• Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

     
    Mardi 21 Janvier 2014
                  

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    L’UE est en train d’accepter des tribunaux d’arbitrage entre Etats et firmes à l’occasion des négociations en cours sur le grand marché transatlantique.

    La position exprimée par le Parlement français contre ces tribunaux était pourtant claire : le 29 mai 2013, l’Assemblée nationale a explicitement demandé dans une résolution « que soit exclu du mandat le recours à un mécanisme spécifique de règlement des différends entre les investisseurs et les États pour préserver le droit souverain des États ». Donc aucun tribunal d’arbitrage ne devrait être discuté dans ces négociations.

    En prenant partie avec l’Equateur contre la firme Chevron, j’ai moi-même fait la démonstration des dangers de tels tribunaux d’arbitrage pour la souveraineté des Etats. Pourtant le commissaire européen Karel de Gucht propose d’intégrer de tels mécanismes dans l’accord en cours de négociation avec les Etats-Unis.
    La ministre française Nicole Bricq a salué l’initiative de la Commission. Les votes du Parlement français n’ont donc aucune valeur pour elle. Elle est peut-être déjà décidée à n’en tenir aucun compte. C’est une forfaiture.

    J’appelle les électeurs à faire des élections européennes du 25 mai prochain un référendum contre cet accord de libre échange en votant pour les listes du Front de Gauche !

     

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  • Sur Politis

    15 janvier 2014

    TRIBUNE. Le néolibéralisme « de gauche » du chef de l’Etat n’a rien à voir avec la tradition sociale-démocrate, explique Philippe Marlière, professeur de science politique à University College London.

    L’éditocratie en a frétillé d’aise au terme de la conférence de presse de François Hollande à l’Élysée : le président assumerait son « tournant social-démocrate ». L’usage des mots pour qualifier un personnage politique ou son action pose un enjeu symbolique de premier ordre. Ici, si Hollande est « social-démocrate », c’est qu’il est encore de gauche. S’il n’est pas cela, qu’est-il devenu alors ?

    Dans le cas présent, l’offensive éditocratique redouble d’ardeur car ses soutiens, à gauche et à droite, entendent suggérer le point suivant : Hollande a abandonné la « vieille » gauche égalitaire de transformation sociale, pour une gauche « moderne » et « réaliste ». En sous-texte, nos bons propagandistes préparent leurs lecteurs au grand saut inévitable : la gauche - incarnée par François Hollande - doit être compatible avec un capitalisme financier prédateur et conquérant. Peine perdue, empaqueter le fuite néolibérale du président dans une jolie boîte sociale-démocrate est abusif. Un rappel historique s’avère nécessaire pour déconstruire cet acte de piratage idéologique.

    Anticapitalisme

    L’idée sociale-démocrate s’est développée à partir du dernier quart du 19e siècle. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, elle est enrichie aussi bien par les partisans d’un socialisme réformiste que par ceux qui préconisent une rupture radicale avec le capitalisme. Au-delà des divergences doctrinaires repérables dans l’ensemble des partis ouvriers européens, il est possible de dresser le cadre idéal type de la pensée sociale-démocrate de cette première période.

    À l’origine, les différents courants de la social-démocratie se querellent avant tout sur les modalités du combat contre l’État bourgeois : convient-il de le réformer ou faut-il, tout simplement, le détruire ? Tous s’accordent, cependant, sur la finalité de leur action : faire reculer, voire terrasser le capitalisme. Selon des approches diverses, ils estiment tous que la socialisation des moyens de production et d’échange doit se substituer au système capitaliste.

    Après la dissolution de la Ire Internationale (1864-1876), le terme social-démocrate est couramment associé à celui de marxisme. À partir des années 1880, le marxisme devient le courant dominant au sein de la social-démocratie, en particulier en Europe centrale. Après 1896, il devient la doctrine officielle de la IIe Internationale. Il existe cependant plusieurs interprétations du marxisme, qui renvoient à l’opposition majeure entre réformistes et révolutionnaires. La véritable ligne de fracture est liée à la question de la démocratie politique. Certains acceptent de mener leur action dans le cadre de la démocratie parlementaire des régimes capitalistes. D’autres, au contraire, pensent que le libéralisme politique est étranger au mouvement ouvrier et doit être rejeté. Dans les années 1875-1914, on observe parmi les dirigeants du SPD allemand un large éventail d’orientations idéologiques : Ferdinand Lassalle, un ex-libéral devenu socialiste, mais non marxiste ; le marxiste August Bebel ; Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, les fondateurs de la Ligue spartakiste qui se transformera en Parti communiste en 1918. Les spartakistes combattent le « révisionnisme réformiste » d’Eduard Bernstein qui, à leurs yeux, remet en cause la nature révolutionnaire du SPD.

    Démocratie et pluralisme

    Les équilibres doctrinaux d’avant guerre vont se défaire à la suite de deux événements historiques : la Première Guerre mondiale, qui sape l’internationalisme prolétarien, en soulignant l’attachement des partis sociaux-démocrates au cadre national ; la révolution bolchevique, qui marque une rupture irréconciliable entre les socialistes réformistes et ceux qui prennent pour modèle le jeune régime soviétique. Entre 1919 et 1921, la rupture est définitivement consommée entre socialistes et communistes ; les seconds rejoignant l’Internationale communiste créée par Lénine. La tendance sociale-démocrate réformiste réfléchit à une nouvelle synthèse théorique entre le libéralisme des partis bourgeois et le communisme. La démocratie et le pluralisme politique deviennent deux notions phares dans la pensée sociale-démocrate. Se démarquant peu à peu du marxisme, la social-démocratie est taxée de « doctrine libérale bourgeoise » par ses détracteurs communistes (Lénine, La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, 1918). Dans son discours au congrès de Tours, en 1920, Léon Blum voit dans le communisme une entreprise dictatoriale érigée en système permanent de gouvernement. Il estime que ce mode de gouvernement est étranger à l’héritage des Lumières, à la source du socialisme français.

    Après la Seconde Guerre mondiale, l’heure est à la reconstruction des économies sous la direction d’États dirigistes. L’ensemble des partis sociaux-démocrates opte pour des politiques de nationalisation. Ces politiques permettent de renouer en pratique avec l’objectif ancien de socialisation des moyens de production et de transformation de l’intérieur du capitalisme. Dès l’entre-deux-guerres, le parti suédois avait établi une nette distinction entre socialisme et socialisation des moyens de production, dont s’inspirera la social-démocratie à partir de 1945. L’approche suédoise repose sur une procédure de négociation permanente entre le patronat et les syndicats, destinée à limiter les conflits. Le « compromis social-démocrate » apparaît ici : d’une part, les syndicats obtiennent la sécurité de l’emploi et l’extension de l’État social. De l’autre, le patronat se voit assurer la paix sociale et la modération salariale.

    L’économiste John Maynard Keynes fournit à la social-démocratie un cadre théorique important (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936). Les politiques dites « keynésiennes » reposent sur la relance de la consommation des ménages par le biais du financement public des investissements et de politiques budgétaires nourrissant la demande. La guerre froide et les succès de l’économie mixte incitent nombre de partis à rompre avec un radicalisme politique qui n’existe souvent plus qu’en paroles. Anthony Crosland, un travailliste britannique, redéfinit l’idéal socialiste, en insistant sur la coexistence harmonieuse entre secteurs privé et public (The Future of Socialism, 1956). Cet ouvrage relance le débat sur la réécriture de la clause IV des statuts du Parti travailliste, qui, depuis 1918, établit comme finalité du socialisme la « propriété commune des moyens de production ». Ce révisionnisme doctrinaire échoue. En Allemagne, une tentative similaire est couronnée de succès. Lors de son congrès à Bad-Godesberg en 1959, le SPD cesse de se référer principalement au marxisme et cite parmi ses autres « influences philosophiques », « l’éthique chrétienne » ou « l’humanisme de la philosophie classique ». L’économie privée est, dans certains cas, encouragée, l’économie mixte est louée.

    Une idée en déshérence

    À partir des années 1970, le compromis social-démocrate est bousculé par la forte progression du néolibéralisme aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Subissant le contrecoup du choc pétrolier, de la crise économique et de l’apparition de nouvelles thématiques dans le champ des idées de gauche, la social-démocratie enregistre un net déclin. Elle doit répondre à de nouveaux défis politiques selon un triple axe programmatique : un axe social-démocrate classique se préoccupe de croissance économique, de justice sociale et d’emploi. Un deuxième axe tente de se réapproprier les thèmes postmatérialistes et anti-autoritaires les plus populaires dans l’opinion (défense de l’environnement, égalité entre les sexes). Le troisième axe est d’inspiration néolibérale et accepte dorénavant la stabilité monétaire, la compression des dépenses publiques, les privatisations, la baisse des impôts, un État social « actif » mais restreint.

    Anthony Giddens, concepteur de la « troisième voie ».

    Cette nouvelle synthèse sociale-démocrate est activement prônée par Tony Blair au Royaume-Uni à la fin des années 1990 sous le nom de « troisième voie ». Anthony Giddens, son concepteur, la positionne à équidistance entre le néo-libéralisme et la « vieille » social-démocratie keynésienne (The Third Way, 1998). En réalité, ce nouveau compromis se démarque bien de l’ultralibéralisme hayékien, mais il rejette avant tout l’interventionnisme d’État et les politiques redistributives de la social-démocratie des années 1960-1970.

    Comme force politique, la social-démocratie a progressivement abandonné ses politiques traditionnelles de redistribution des richesses et son ambition de réforme radicale du capitalisme. Elle a même adopté des pans entiers du néolibéralisme, longtemps combattu. Au début du 21e siècle, l’idée sociale-démocrate apparaît largement affadie ; elle est devenue quasiment impossible à définir, car elle ne se distingue pratiquement plus de ses concurrentes libérale et conservatrice.

    En France, aujourd’hui, le néolibéralisme « de gauche » de François Hollande n’a clairement rien à voir avec la tradition sociale-démocrate. Ironie de l’histoire : il se positionne même à droite du révisionisme blairiste. Comme Hollande, Tony Blair a engagé son pays dans des aventures militaires impérialistes et a fait de multiples cadeaux aux patrons. La ressemblance s’arrête là : Blair, bon gré, mal gré, a investi dans les services publics et a fait quelques réformes sociales. François Hollande, à ce jour, ne peut se prévaloir de la moindre réforme sociale et économique de gauche.

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  •  Sébastien Fontenelle

    jeudi 16/01/2014

     

     

    Les éditocrates promeuvent ces jours-ci, avec beaucoup d’insistance, l’idée selon laquelle François Hollande viendrait seulement de révéler au monde qu’il était l’ami des marchés.

     

    Cette théorie a peut-être des propriétés curatives: il est possible, par exemple, qu’elle apaise (un peu) les affres et tourments des électeurs qui, dupés en 2012 par les menteries du candidat socialiste, ont voté pour lui en croyant sincèrement qu’il était de gauche – et qui peuvent donc, s’y raccrochant, se consoler (un peu) d’avoir été si profondément refaits en se répétant que le «tournant libéral» du chef de l’État français date effectivement d’avant-hier matin, et qu’ils ne pouvaient par conséquent pas savoir, lorsqu’ils lui ont donné leurs suffrages, qu’ils s’apprêtaient à mettre dans l’Élysée un émule de feu Ronald Wilson Reagan. Mais en vérité: elle est fausse - et mensongère. Puisqu’en effet: cela fait trente ans que François Hollande tient en politique des positions – et des propos – qui témoignent d’une stricte orthodoxie capitaliste.

     

    Les journalistes Sophie Coignard et Romain Gubert rappellent, dans leur nouveau livre (1), que, «lorsqu’il écrivait des billets économiques dans Le Matin de Paris à la fin des années quatre-vingt, il avouait» déjà «préférer “la social-démocratie d’après-crise“ à “l’État-providence de la prospérité“», et proclamait, ravi, dans un vibrant hommage au thatchérisme: «Le système français ne diffère plus du modèle (2) américain ou britannique.»

     

    À la même époque, «en 1985», expliquent de leur côté Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (3), François Hollande «a collaboré» à un ouvrage collectif, «aujourd’hui épuisé», qui «témoigne de l’adhésion au libéralisme d’un homme politique encore très jeune». Extrait: « Finis les rêves, enterrées les illusions, évanouies les chimères. Le réel envahit tout. Les comptes doivent forcément être équilibrés, les prélèvements obligatoires abaissés, les effectifs de police renforcés, la Défense nationale préservée, les entreprises modernisées, l’initiative libérée.»

     

    Dans le moment où elle est publiée, cette prose, où l’exaltation de la concurrence libre et non faussée est donnée – par un procédé tout orwellien - comme une saine adaptation au «réel», est tout sauf inédite: il est important de se le remémorer. Elle s’inscrit, au contraire, dans la même gigantesque campagne propagandaire où la fine fleur de l’éditocratie (dite) de gauche psalmodie, à l’unisson de Laurent Joffrin, prédicateur chez Libération, que «la vie sourd de la crise, par l’entreprise» et « par l’initiative»: le même, sédimenté dans ses manies, qualifiera vingt ans plus tard (en 2008) de «tournant réaliste» l’affichage public, par quelques personnalités socialistes, d’un «libéralisme» décomplexé (4).

     

    En 1992, écrivent aussi Sophie Coignard et Romain Gubert, François Hollande devient l’animateur du club Témoin. Ce discret petit «cénacle» de «jeunes technocrates» socialistes publie une revue – «aujourd’hui introuvable sauf à la Bibliothèque nationale» -, dans laquelle «Hollande mène» notamment cette véhémente «charge» contre la dépense publique, qu’il tient manifestement pour une toxicomanie lourde: «Le risque, avec la drogue, c’est l’accoutumance. Il en est de même pour l’endettement. À petites doses, c’est sinon raisonnable, du moins supportable. À grosses louches, le besoin n’est jamais satisfait. »

     

    Au fil des ans, les engagements du futur président de la République ne varient donc que peu, et jamais il ne dévie de son cap: en 2006 encore, il rend un vibrant hommage, «dans un ouvrage opportunément titré Devoirs de vérité» (5), à quelques hautes figures de son parti - de François Mitterrand et Pierre Bérégovoy, qui ont, lorsqu’ils étaient aux affaires, « déréglementé l’économie française» et l’ont «largement ouverte à toutes les formes de concurrence», à Lionel Jospin, qui a, du temps qu’il était Premier ministre, «engagé les regroupements industriels les plus innovants, quitte à ouvrir le capital d’entreprises publiques ». Puis de conclure: «Cessons donc de revêtir des oripeaux idéologiques qui ne trompent personne.»

     

     

    Le libéralisme, chez cet homme qui, en 2012, a lui-même (brièvement) revêtu, pour les besoins d’une campagne électorale, un déguisement d’«adversaire» de la «finance», n’est donc pas une nouveauté de la semaine – mais bien plutôt la ligne, très (à) droite, dont il ne s’est jamais détourné depuis trois décennies: cela est abondamment documenté, et les éditocrates qui présentent ses dernières annonces – dûment ovationnées par de larges pans de la droite et du patronat – comme une tardive conversion ne peuvent bien sûr pas ne pas le savoir.

     

    Mais en répétant – mensongèrement - qu’il s’agit d’un «tournant»: ils peuvent donner l’impression que leurs incessantes exhortations à réduire la dépense publique et le coût du travail ont été de quelque effet sur des choix où ils n’ont, en réalité, nullement pesé – puisqu’aussi bien, répétons-le, François Hollande applique désormais le programme qui était déjà le sien dans les années 1980, lorsqu’il préconisait: «Les comptes doivent forcément être équilibrés, les prélèvements obligatoires abaissés, l’initiative libérée.»

     

    Surtout: la reconnaissance que ce programme est de droite et que cela était de très longue date prévisible mettrait en évidence que la vraie-fausse confrontation entre le Parti socialiste et l’UMP à quoi la presse et les médias dominants réduisent depuis trente ans «la politique» est une prodigieuse escroquerie - puisqu’au fond ces deux formations sont d’accord sur tout «en matière de politique économique, financière, monétaire, commerciale, industrielle, européenne» (6).

     

    Elle montrerait que, dans le monde réel, ce que les éditocrates appellent «la gauche» est une deuxième droite, qu’ils le savent fort bien, et qu’ils l’ont toujours su – mais qu’ils ont obstinément œuvré à circonscrire le «débat public» dans le périmètre sécurisé d’une dispute entre libéraux, pour mieux rejeter dans ses marges les représentants de la vraie gauche – celle qui, pour de bon, menace les intérêts de leurs propriétaires.

      

    (1) La Caste cannibale. Quand le capitalisme devient fou, Albin Michel, 2014.

    (2) C’est moi qui souligne.

    (3) La Violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale, La Découverte, 2013.

    (4) Source: http://www.seuil.com/livre-9782021057713.htm

    (5) Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/HALIMI/49991

    (6) Source: http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/HALIMI/49991

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  • Sur le blog l'étang moderne

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    C’est un chemin de ronces et de pierres qu’il nous est donné d’arpenter depuis la création de notre Front de Gauche. Le Parti Socialiste est un parti social-démocrate depuis 1920, il faudrait tout de même qu’un certain nombre de commentateurs télévisuels trouvent le temps de mettre leurs fiches à jours en évitant de répéter en boucle que le nouveau plan ultra-libéral de François Hollande constitue un tournant social-démocrate. L’affaire est bien plus grave que cela. La politique choisie par le Président de la République est une politique libérale assumée ! C’est un élément nouveau et fondateur.

    Ainsi, si les pisse-copie de l’info en continue faisaient le simple effort qui consiste pour un journaliste à commencer à exposer les faits, ils expliqueraient le ralliement objectif de François Hollande à la doxa libérale.

    Et pas n’importe laquelle, la plus violente, la plus imbécile. Ils rappelleraient utilement d’où vient cette « politique de l’offre » née et théorisée au Etats unis sous la Présidence de Reagan, elle relève du degré zéro de la volonté de partage, de justice sociale, de bien-être.

    Imbécile dogme qui recherche la croissance comme une potion magique et qui enseigne que la seule façon de la trouver est de supprimer le plus possible toutes les cotisations salariales et patronales qui sont vécues comme un frein au développement de la dite croissance.

    C’est exactement ce que nous a professé le Président Hollande dans son numéro d’hier après midi.

    George Gilder est un des penseurs de cette théorie de l’art de la guerre aux pauvres, dans un ouvrage au titre évocateur de « richesse et pauvreté », il écrit « les politiques sociales constituent l'obstacle principal à la croissance économique. […]L'aide aux chômeurs, aux divorcés, aux déviants et aux prodigues ne peut que les inciter à se multiplier et constitue une menace pour la société ».

    C’est cette voie sur laquelle le Président Hollande engage le pays, en fragilisant les ressources de la politique familiale, pilier de notre République sociale, il porte un coup décisif à l’histoire commune des progressistes de ce pays.

    Si les commentateurs faisaient leur métiers, a partir des faits, du réel, des mots même du Président et de ce qu’ils veulent dire, alors ils pourraient poser les vraies questions qui dorénavant se posent.

    Quelle majorité le gouvernement a pour mettre en œuvre cette politique de malheur ?

    Le débat ainsi posé dans le pays deviendrait alors tout autre et mettrait en évidence l’ampleur du véritable coup de force opéré par les hollandais sur la gauche de ce pays ! Il n’y a pas, à l’évidence, de majorité à l’Assemblée Nationale pour ce grand bond en arrière que souhaite nous imposer ces désorientés de la Gauche.

    Les amis de Martine Aubry qui ont théorisé et repris à leur compte la politique du CARE ne peuvent décemment soutenir la politique qui enseigne l’absolument inverse.

    Les amis D’Arnaud Montebourg qui militent pour un état volontaire et garant de règles communes ne peuvent accepter l’idée folle de la création d’un observatoire indépendant qui vérifierait les contreparties hypothétiques que le patronat voudrait bien concéder en échange des 35 milliards de cadeaux. C’est l’autre face de la politique de l’offre qui va plus loin que les penseurs libéraux classiques en organisant la disparition du rôle de l’Etat en lui retirant -y compris- les compétences régaliennes. Pour ces gens-là, même Adam Smith est un gauchiste dangereux !

    Que dire de la gauche du PS, ni Filoche ni Guedj, ni Maurel, ni Lienemann, ni même Emmanuelli ne peuvent d'avantage, un instant porter le moindre crédit à ce genre de régression historique. Tous ceux-là connaissent par cœur et mieux que moi que le « coût du travail » ne représente même pas 25% du coût de la production. L’allègement du « coût du travail de 35 milliards » est une mesure forcement sans effet parce que rapporté au 700 milliards d’euros versés par les entreprises, ce n’est rien qu’une goutte d’eau jetée dans les poches des actionnaires pour reconstituer leur marge !

    Cette imbécile politique ne peut pas plus satisfaire les écologistes qui savent mieux que personne que ces politiques de l’offre qui recherchent la croissance pour la croissance ont pour premier effet d’inonder la vie de produits tous aussi toxiques qu’inutiles … produire, produire, produire, pourvu que quelqu’un achète à New York ou au Qatar… les autres crèveront de leur bas salaire !

     Bien sûr, il n’y a pas de majorité pour mettre en œuvre cette politique et pour autant, ils baisseront tous les yeux, Hollande leur a dit c’est à prendre ou à laisser, pas de débat, pas de discussion pas d’amendement, le gouvernement organisera un vote bloqué sur cette orientation. Ils ne prennent pas leur responsabilité, ils capitulent, ils renoncent ! Ce n’est pas parce qu’ils seraient des traitres ou des renégats, des imbéciles ou des vendus, c’est parce que le Front De Gauche n’est pas assez fort, asses unis, assez cohérent pour leur transmettre le courage qu’ils n’ont pas !

    Il ne faut pas avoir la main qui tremble écrivait Jean-Luc Mélenchon dans sa dernière note de blog et il a raison, le moment où nous pourrions tous disparaitre dans la grande confusion organisée peut surgir d’un rendez-vous manqué ! Oui les ronces et les pierres s’accumulent sur de notre longue marche mais nous n’avons plus le choix, le moment est venu d’être la gauche, toute la gauche, et de donner un cours nouveau au Front de Gauche !

    C’est parce-que nous refusons maintenant cette politique, dans la rue, dans les urnes qu’il nous faut envoyer le bon signal, notre Front de Gauche n’est pas le rassemblement incohérent de ceux qui condamnent la politique du gouvernement à l’assemblée ou à la télé, et qui s’unissent dans les communes, les départements et les régions, pour un bout de table, pour un cornet de frites avec ceux-là mêmes qui la soutiennent à Paris !

    Ne pas mettre fin à cette confusion, c’est se condamner à ne jamais reconstituer la dynamique majoritaire qui permettra la mise e n place d’une politique au service de l’humain et non des marges financières !

    Je veux être encore plus clair, il n’existe qu’une seule façon de rendre le courage à ceux qui l’ont perdu, c’est de faire la démonstration que nous ne nous comportons pas comme eux !

    Mon Parti, doit se hisser à la hauteur du moment, c’est d’un véritable big-bang dont les militants progressistes ont besoin, bien sûr, comme souvent, en militant acharné de l’unité mon camarade Eric coquerel a raison d’arriver à la réunion dite « au sommet » du Front de Gauche avec des propositions concrétes pour sauver ce qu’il y a à sauver du Front de Gauche, mais l’essentiel n’est plus là, c’est bel et bien l’idéal de toute la gauche qu’il s’agit de relever !

    Que votre main ne tremble pas !

    brecht

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  •  Mardi 14 Janvier 2014 Martine Billard, Co-Présidente du Parti de Gauche

    C’est à un vrai coup de force auquel François Hollande s’est livré contre l’état social et contre la République.

    Il supprime toute unité territoriale en introduisant la structuration à la carte pouvant aller jusqu’à la disparition de départements et en transférant des pouvoirs réglementaires au niveau local. Cette orientation libérale ne conçoit l’aménagement du territoire qu’en terme de concurrence.

    Tout son discours n’avait qu’un objectif, s’attirer les bonnes grâces des grands patrons. Pas un mot pour les salariés, pour tous les privés d’emploi et précaires de notre pays.

    Avec les 50 milliards de réduction de dépenses publiques et l’exigence de réduction des dépenses des collectivités, François Hollande vient de déclarer l’état d’austérité générale.

    Outre les 30 milliards d’euros de cotisations familiales qui vont être transférés des entreprises vers les ménages, le Medef peut se féliciter des autres annonces.

    Le Medef qui aime tant les chartes, les pactes et les Hauts comités de régulation va adorer le pacte de responsabilité, il n’y aura pas de contreparties obligatoires, tout juste un observatoire de plus.

    Silence dans les rangs, telle est la devise du président de la République qui annonce l’engagement de la responsabilité du gouvernement. Ceux qui croyaient qu’ils pourraient discuter du contenu du pacte de responsabilité ont la réponse : c’est à prendre ou à laisser. D'ailleurs un Conseil stratégique de la dépense usurpera le rôle attribué par la Constitution aux commissions des finances et à la Cour des Comptes. François Hollande se soumet une fois de plus à la vision de Monsieur Barroso et de Madame Merkel d’un fédéralisme européen qui nie la souveraineté populaire. La convergence européenne est pour lui est un nivellement vers le bas de la fiscalité des entreprises au niveau allemand.

    Face à ce social-libéralisme assumé, nous appelons tous ceux qui refusent cette politique jusque dans les rangs du PS et EELV à construire avec nous l’opposition de gauche aujourd’hui indispensable. Le temps est à la résistance, au parlement , dans les urnes et dans la rue.

     

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