• 28.12.2014 

    Dans son édition datée des 25 et 26 décembre 2014, Le Monde a décidé de parler de Syriza et Podemos, deux partis politiques de la gauche radicale, respectivement grec et espagnol, qui sont aux portes du pouvoir dans leur pays. Neutre et objectif, Le Monde titre sobrement son édition : « Grèce, Espagne : l’envolée de la gauche radicale affole l’Europe ». Signe de cet « affolement », Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission européenne, a déclaré en gros qu’il préfèrerait que Syriza n’arrive pas au pouvoir en Grèce. Un événement sur lequel Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs directement interrogé l’intéressé dans une question à la Commission européenne.

    L’accroche de « une » et l’article qui concernent Syriza et Podemos sont un exemple typique du militantisme politique dont fait régulièrement preuve Le Monde à l’égard des forces politiques antilibérales. Exit, donc, la prétendue « neutralité » dont se revendique le journal : ici, on a affaire à un discours politique sur deux partis étrangers. La rhétorique d’opposition à ces partis s’appuie sur trois grands éléments : premièrement, une diabolisation de Syriza et Podemos, qualifiés de partis « extrémistes » et limite xénophobes ; deuxièmement, une ridiculisation des électeurs de ces partis ; troisièmement, l’affirmation que l’extrême droite est « plus anti-système » que la gauche radicale. L’ensemble s’appuie sur la parole d’« experts » dont on verra qu’ils ne sont pas neutres politiquement.

     

    Syriza et Podemos sont des partis dangereux

    Des partis « extrémistes »

    Alors que le Monde titre sur la gauche « radicale », adjectif qui correspond à peu près au positionnement politique objectif de Syriza et Podemos, l’expression « extrême gauche » est ensuite fréquemment utilisée. On compte pas moins de six occurrences de cette expression, laquelle est mise en opposition avec celle de « gauche modérée », c’est à dire la droite version Hollande.

    L’utilisation du terme « extrême » pour qualifier la gauche radicale est un classique du genre. Il permet le plus souvent de mettre sur le même plan extrême droite et gauche radicale. Il va d’ailleurs généralement de pair avec un autre, qui a le même objectif : le « populisme ».

    Des partis « populistes »

    « Populisme, le fantasme des élites », de Benoît Schneckenburger. Cliquez sur l'image pour obtenir plus d'informations.

    « Populisme, le fantasme des élites », de Benoît Schneckenburger. Cliquez sur l’image pour obtenir plus d’informations.

    Un autre terme fréquemment utilisé pour discréditer la gauche radicale est ici employé. Il s’agit du mot « populiste », qui vise généralement à mettre sur le même plan l’extrême droite et la gauche radicale. C’est exactement ce qui est fait ici. Je ne résiste pas à l’envie de citer entièrement le passage où est employé le mot « populisme » : il constitue un exemple typique de mise sur le même plan de l’extrême droite et de la gauche radicale. Jugez plutôt :

    « Ce populisme prend des formes diverses. Lorsque la critique des “élites bruxelloises” se traduit dans les pays du Nord (Suède, Danemark, Finlande) par un populisme d’extrême droite, elle se manifeste au Sud par cette gauche radicale qu’on croyait enterrée. »

    Vous l’avez compris : gauche radicale = extrême droite = populistes. La ficelle est tellement grosse et usuelle qu’on en a fait un livre que je vous recommande vivement.

    Des partis « eurocritiques » qui « affolent l’Europe »

    Autre élément du discours politique développé par Le Monde : la dangerosité que constitueraient Syriza et Podemos pour l’Union européenne. Les lecteurs du Monde, dont chacun sait qu’ils sont des gens raisonnables, « pragmatiques », et (donc) proeuropéens doivent en avoir des sueurs froides. Voyez plutôt les expressions utilisées (c’est moi qui souligne) :

    « L’envolée de la gauche radicale affole l’Europe » / « Jean-Claude Juncker a résumé les angoisses des institutions européennes » / « Les gauches radicales inquiètent Bruxelles » / « L’Europe en a des sueurs froides » / « À Bruxelles, cette escalade fait frémir » / « Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, ne s’est pas privé de faire part de ses craintes »

    On le voit : le champ lexical relatif à la peur est ici utilisé : « affoler », « angoisses », « inquiéter », « sueurs froides », « frémir », « craintes ». L’ensemble donne l’idée de partis effrayants, dangereux.

    Des partis limite xénophobes

    Conséquence quasi « logique » des trois points précédents pour les médiacrates : ces partis sont limites xénophobes. En tout cas, ils flirtent un peu avec ça. En tout cas, il y a quelque chose de louche. Enfin bref, ils sont xénophobes au fond, mais juste ils n’osent pas trop.

    Il est par exemple écrit que « L’antigermanisme est un moteur fort de ces mouvements ». Ainsi, alors qu’Alexis Tsipras et Pablo Iglesias (respectivement leaders de Syriza et Podemos) critiquent, comme le fait Jean-Luc Mélenchon, l’Allemagne en tant que puissance dominante en Europe, qui impose ses vues sur l’Union européenne toute entière, le Monde y voit un « antigermanisme ».

    Mais la journaliste du Monde va encore plus loin. Elle écrit : « L’ancrage historique de la gauche l’empêche de tenir un discours nationaliste ou xénophobe. (…) Cette position priverait-elle la gauche radicale d’une partie des électeurs, attirés par les positions plus dures de l’extrême droite ? “Elle vit dans le mythe du changement de l’Europe” se désole Aurélien Bernier (…), qui aimerait que le mouvement se positionne plus radicalement contre l’UE et sa monnaie ». Ainsi, un glissement sémantique important est ici opéré : une critique de l’UE et de sa monnaie devient « un discours nationaliste ou xénophobe ». Le manque de transition est sidérant.

    Et la journaliste de conclure sur ce thème, en fin d’article : « Pour durer, certains imaginent que les partis de la gauche radicale pourraient bien, tôt ou tard, être tentés de flirter avec les idées nationalistes. Le Front national ne s’est-il pas rapproché de l’extrême gauche sur les sujets économiques ? M. Reynié redoute ce scénario ». La boucle est bouclée : à la fin, extrême droite = gauche radicale.

    Les électeurs de Syriza et Podemos sont un peu cons

    Pour jeter le discrédit sur Syriza et Podemos, Le Monde passe par les électeurs de ces partis. Alors qu’il s’agit de formations politiques récentes (Syriza a été créé en 2004 et Podemos en 2014), alors que ces deux formations sont données en tête des sondages, il s’agit ici de ringardiser leurs électeurs et de les faire passer pour des gens qui agissent par pulsions plutôt que par réflexion.

    Des électeurs « épuisés »

    Ainsi, Le Monde nous parle des « électeurs épuisés par des années de crise économique », des « électeurs épuisés par l’austérité » et des « électeurs épuisés par une rigueur imposée “d’en haut” ». J’indique ici à la journaliste qui a écrit l’article qu’il existe de nombreux synonymes pour remplacer le mot « épuisé ». Quoi qu’il en soit, on voit l’idée : on n’est plus très rationnel quand on est fatigué au point d’avoir juste envie de dormir. Du coup, on est prêt à s’en remettre à n’importe qui qui nous proposerait un peu de repos ou de répit. C’est ce que font Syriza et Podémos lorsqu’ils disent qu’il faut que la souffrance du peuple s’arrête. Mais évidemment, c’est irrationnel de ne pas vouloir souffrir…electeurs epuises

    Des électeurs has been

    Non seulement voter pour Syriza ou Podemos c’est réaliser l’acte irrationnel d’une personne épuisée, mais en plus, c’est ringard. Comme vous le savez sûrement, la gauche radicale, c’est dépassé. Maintenant, la modernité, c’est « les réformes structurelles », « la compétition », « la réduction des déficits publics ». Cette politique libérale qui nous mène dans le mur depuis des décennies sans avoir jamais fait la preuve de son efficacité (à part pour augmenter le capital des plus riches), c’est ça, la modernité.

    Du coup, nos « électeurs épuisés par une rigueur imposée “d’en haut” depuis Bruxelles », sont aussi « nostalgiques d’un État-providence généreux ». Mais ce n’est pas tout, car cette gauche radicale dont ils se réclament, « on [la] croyait enterrée ». Voilà voilà. Autre chose ? Oui : « Un quart de siècle après l’effondrement du bloc communiste, l’ascension de ces partis d’extrême gauche (sic) peut prendre des allures anachroniques ». Mais heureusement, nous dit-on, « nombre de ces mouvements, tels Podemos, se sont formés récemment, lâchant les thèmes les plus obsolètes » ; bon, il en reste encore quelques uns comme le souhait d’une société plus juste, la recherche de l’égalité, la fin de la misère, l’augmentation des salaires, les nationalisations, etc. Bref, des idioties d’utopistes anachroniques. 

    Syriza et Podemos sont des révolutionnaires en peau de lapin

    Si un lecteur du Monde doit être terrorisé par ces deux dangereux partis qui font trembler monsieur Juncker et lui donnent des sueurs froides pendant son sommeil, nombre de gens doivent aussi se dire à la lecture de la première partie de l’article, que finalement, Tsipras et Iglesias sont sacrément cools : ils renvoient Merkel dans ses cordes, ils défendent l’État social, ils ne font pas de combines avec les partis du pouvoir… Bref, on pourrait voter pour des gens « comme eux » en France, genre Jean-Luc Mélenchon.

    Sur l'Europe, nous avons publié un livre qui donne des sueurs froides à Juncker : « Le Cauchemard européen. Comment s'en sortir ! », par Matthias Tavel. Cliquez sur l'image pour obtenir plus d'informations.

    « Le Cauchemard européen. Comment s’en sortir ! », par Matthias Tavel : le livre qui donne des sueurs froides à Juncker. Cliquez sur l’image pour obtenir plus d’informations.

    Du coup (et c’est un coup de force d’un point de vue rédactionnel), toute la fin de l’article consiste à dire en substance que ces partis apparemment dangereux pour le système ne le sont pas tant que ça et que, si on veut vraiment tout envoyer promener, il faut voter extrême droite. Concrètement, ça donne ça : « À écouter les experts (sic), cette gauche radicale n’est d’ailleurs pas si affolante qu’on l’imagine. En dépit d’un discours virulent contre Bruxelles, ces partis ne proposent pas, contrairement à l’extrême droite, de “détruire l’Europe de l’intérieur” ». On le voit, en vrai, si on veut tout envoyer promener, il faut plutôt voter pour l’extrême droite, c’est plus sûr.

    D’ailleurs, nous dit-on, la gauche radicale ne mène à rien. « De fait, l’affaire “Luxleaks”, qui a révélé que l’actuel président de la Commission, Jean-Claude Juncker, avait orchestré un vaste système d’évasion fiscale au Luxembourg lorsqu’il en était Premier ministre, a beau avoir ulcéré les députés de la GUE, seuls les europhobes de droite (une centaine d’élus) sont parvenus à rassembler suffisamment de voix pour déposer une motion de censure contre lui ». Ce que ne dit pas l’article, en revanche, c’est que la GUE a bien déposé une motion de censure contre Juncker mais que celle-ci n’a pas reçu l’appui du PS et des Verts, ce qui a empêché qu’elle soit soumise aux votes. D’autre part, l’article ne dit pas que Jean-Luc Mélenchon, député européen, est en pointe sur l’affaire Luxleaks et a posé une question à la Commission européenne sur ce point le lendemain de la sortie de l’affaire.

    Comble de cet article du Monde, le discours d’une communiste est dévoyé pour appuyer l’argument que l’extrême droite est plus efficace que la gauche radicale contre le système. Si ses citations avaient été placées au début, l’ensemble de l’article aurait été différent mais, placées à la fin, elles viennent appuyer l’idée qu’il vaut mieux voter extrême droite pour tout envoyer péter. Anne Sabourin déclare ainsi que « Syriza n’est pas un parti dangereux » et que « les marchés vont être mécontents, c’est sûr ». Elle déclare aussi que « la droite populiste a plus d’écho, car son discours est plus simple, voire simpliste »… bilan des courses, que fait la journaliste ? Elle prend la première partie de la phrase pour titrer une section : « La droite populiste a plus d’écho ». Conclusion : Syriza et Podemos sont des révolutionnaires en peau de lapin et de toute façon, c’est l’extrême droite qui va gagner. D’ailleurs, c’est un expert qui le dit : M. Bertoncini. Oh, mais il vient d’où cet expert ? C’est ce qu’on va voir maintenant.

    Des « experts » libéraux pour parler de la gauche radicale 

    Hors Anne Sabourin, qui est partie prenante dans un discours sur la gauche radicale puisqu’elle est membre du PCF, trois « experts » et un auteur sont interrogés. L’auteur, c’est Aurélien Bernier, qui a écrit un livre intitulé La gauche radicale et ses tabous. J’ai montré plus haut comme son point de vue était dévoyé pour appuyer l’idée que Syriza et Podemos sont des partis limite xénophobes, je ne reviens pas dessus. De même, j’ai montré comment les propos d’Anne Sabourin étaient détournés de leur but initial. En revanche, pour les trois « experts », aucune mise à distance de leurs propos. Mais qui sont-ils ?

    Dominique Reynié, directeur de la Fondapol

    Il y a d’abord Dominique Reynié, le directeur de la fondation pour l’innovation politique (que vous connaissez peut-être sous le nom « Fondapol »). C’est lui qui parle de « la poussée populiste qui gagne le Vieux Continent ». Il est de ceux qui mettent dans un même sac l’extrême droite et la gauche radicale sous l’appellation « les populistes ». Regardons donc de plus près qui est ce monsieur.

    La Fondapol se décrit elle-même sur son site internet comme « une fondation libérale, progressiste et européenne ». Donc déjà, les antilibéraux eurocritiques, qu’ils soient progressistes comme Syriza et Podemos ou qu’ils ne le soient pas, on peut faire une croix dessus. Toujours dans sa présentation, la Fondapol écrit : « La Fondation ne saurait limiter son activité à l’observation. Si elle doit prendre une part active au débat intellectuel, elle doit, à la différence d’un centre de recherche universitaire, être capable de formuler des propositions et des recommandations innovantes à l’adresse des acteurs politiques, économiques et sociaux, tant publics que privés, français et européens ». On le voit ici : la Fondapol est donc autant un acteur du « débat intellectuel » qu’un acteur de type lobbyiste qui cherche à imposer sa vision du monde à des acteurs politiques.

    Un peu plus loin dans cette présentation, on trouve une section « Valeurs », ainsi rédigée : « Après l’effondrement du communisme, les gauches européennes sont confrontées à une impasse doctrinale. La globalisation économique et le vieillissement démographique affectent profondément le modèle social-démocrate, menacé de disparition. Il faut accepter une refonte du système social français. Pour autant, les écueils de la gauche ne favorisent pas le triomphe de la droite libérale. On assiste ainsi à une résurgence des discours hostiles à l’économie de marché et à de nouvelles crispations nationalistes, témoignant pour les droites européennes d’une crise d’identité qui appelle un profond travail de rénovation intellectuelle ». Je crois que c’est assez limpide pour que je ne commente pas davantage.

    Mais ce n’est pas tout ! Car la Fondapol a un blog ! Et il est gratiné ! Parmi les derniers articles publiés, on trouve par exemple : « Réformistes de tout bord politique, unissez-vous derrière la “Loi Macron” ! », la fameuse loi qui veut nous faire travailler la nuit et le dimanche pour faire plaisir aux Chinois, à Merkel ou à Gattaz (on finit par ne plus trop savoir). Sur ce blog, on trouve aussi un article intitulé : « “Égalité” : LE totem français fait son grand retour escorté de tentations dangereuses », un article dans lequel est critiqué un Manuel Valls un peu trop social. Oui oui, ils ne tremblent pas des genoux à la Fondapol. Un dernier exemple croustillant ? Volontiers. Dans un article intitulé « La “fascination Mélenchon” : jusqu’à quand ? », le « phénomène Mélenchon » est qualifié d’« entreprise liberticide servie par une rhétorique d’intimidation ».

    Et c’est au directeur de la Fondapol qu’on a demandé de parler de Syriza et Podemos.

    Yves Bertoncini, directeur de l’institut « Notre Europe »

    Autre « expert » interrogé : Yves Bertoncini, directeur de l’institut « Notre Europe ». Commençons par le commencement : l’institut « Notre Europe » porte en réalité un nom plus long : il s’agit de l’institut « Notre Europe – Jacques Delors ». C’est même dans leur logo, en page d’accueil de leur site. Pour faire court, l’institut Jacques Delors est au PS ce que la Fondapol est à l’UMP, le tout sur une ligne eurobéate et libérale.

    Dans les instances dirigeantes de l’institut Jacques Delors (Conseil des garants, Conseil d’administration et Comité européen d’orientation), on trouve donc de nombreux « socialistes » : Martine Aubry, Jacques Delors, Pascal Lamy (qui a aussi été directeur de l’OMC) ou encore Pervenche Bérès (députée européenne PS qui a saboté la lutte contre la directive détachement des travailleurs). On y trouve aussi une perle : la célèbre Laurence Boone ! Mais si, souvenez-vous : après avoir été chef-économiste dans la banque Barclays puis chef-économiste Europe chez Bank of America Meryl-Lynch, elle a été nommée conseillère économique de François Hollande en remplacement… d’Emmanuel Macron, nommé ministre. On notera enfin que l’institut est financé par des institutions publiques françaises et européennes, mais aussi, entre autre, par GDF-Suez, entreprise du CAC 40.

    Faisons court : que peuvent penser des sociaux-démocrates qui s’aperçoivent que des forces de la gauche radicale les écrabouillent complètement en Grèce et en Espagne ? Pas beaucoup de bien, évidemment. Monsieur Bertoncini, interrogé sur Podemos et Syriza est donc de ceux qui disent que ces partis n’ont pas d’avenir et qu’au final, c’est l’extrême droite (renommée ici « droite radicale ») qui va gagner : « Avec l’atténuation de la crise et de l’austérité, le mouvement refluera. La droite radicale a, elle, un ancrage plus structurel lié au malaise identitaire ». Évidemment, « l’atténuation de la crise et de l’austérité » viendra comme par magie.

    Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême… droite

    extrémismes

    « Extrémismes en France, faut-il en avoir peur ? », de Jean-Yves Camus. Regardez bien les post-it sur la couverture. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

    Dernier « expert » interrogé : Jean-Yves Camus. Le seul qui ne parle pas en tant que directeur de fondation machin-chose mais qui parle en tant que spécialiste d’une question donnée. Problème : son domaine de spécialisation, c’est l’extrême droite. Pourquoi, donc, être aller chercher un spécialiste de l’extrême droite pour parler de mouvements comme Syriza et Podemos ?

    La réponse est assez simple : Jean-Yves Camus est de l’un de ceux qui mettent plusieurs choses différentes sur le même plan. Pour preuve son livre, publié en 2006 : « Extrémismes en France : faut-il en avoir peur », qui affiche sur sa couverture plusieurs post-it : « extrême gauche », « communautarisme », « islamisme », « intégrisme », « extrême droite »… Difficile de faire plus gloubi-boulga. Pour preuve aussi, son interview dans Metronews à l’occasion de notre marche pour une révolution fiscale du 1er décembre 2013.

    Je ne connais pas bien l’auteur, n’ayant rien lu de lui. Il m’est donc difficile de me faire une opinion objective sur ses orientations politiques. Toutefois, on peut quand même s’interroger sur les raisons qui ont poussé la journaliste du Monde à interroger un spécialiste de l’extrême droite française pour parler de mouvements politiques de la gauche radicale grecque et espagnole…

    Conclusion 

    Une nouvelle fois, Le Monde réalise un travail consciencieux de sape de mouvements de la gauche radicale. Nous en avons fait les frais à plusieurs reprises, notamment avec une diabolisation en règle de Jean-Luc Mélenchon la veille de notre marche du 5 mai 2013 pour la 6e République. Comme toujours, ce sont de vieilles techniques qui sont utilisées : d’abord, la diabolisation de mouvement qui sont « inquiétants » et « extrêmes » ; ensuite, une ridiculisation des électeurs de ces mouvements, qui agissent par « colère », par « ras-le-bol », par « épuisement », mais jamais par logique et réflexion ; enfin, une mise sur le même plan avec l’extrême droite, pour dire qu’au final, l’extrême droite est ce qu’il y a de plus dangereux pour le système.

    Pour valider tout ça, est utilisé à la fois la parole « d’experts » qui soit sont des opposants politiques objectifs (on ne va pas me dire qu’un libéral eurobéat porte dans son cœur un Pablo Iglesias, un Alexis Tsipras ou un Jean-Luc Mélenchon), soit ne sont pas des spécialistes de la question, soit sont partie-prenante de la question mais voient alors leurs propos sont détournés. Christian Salmon, l’un des tout premiers signataires de l’appel pour la 6e République, en avait fait les frais dans un numéro Libération titrait « Mélenchon pour la purification éthique ». À tel point qu’il avait dû publier un droit de réponse sur son blog pour préciser son propos, tant il avait été dévoyé par Libération.

    Qu’on me comprenne bien : le problème, dans le fond, n’est pas que Le Monde développe un discours politique sur des formations de la gauche radicale. La liberté de la presse doit être absolue, dans les limites prévues par la loi et je suis l’un des plus fervent partisan du journalisme engagé, où l’auteur d’un article dit ce qu’il pense de tel ou tel phénomène et explique pourquoi. Le problème est que Le Monde développe un discours politique en conservant toujours l’apparence de la neutralité, ou de l’objectivité et qu’il apparaisse comme un journal de référence, qui impose plus ou moins directement sa ligne éditoriale aux autres qui l’imitent. On a vu, déjà, la puissance déflagratrice de quatre ans de dédiabolisation du Front national après l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti.

    En 1920, deux ans avant l’arrivée au pouvoir de Mussolini, Antonio Gramsci écrit : « La phase actuelle de la lutte des classe en Italie est celle qui précède soit la conquête du pouvoir par le prolétariat révolutionnaire (…) ; soit une terrible réaction de la part de la classe possédante et de la caste gouvernementale ». Pour l’Espagne et pour la Grèce, Le Monde a, semble-t-il, déjà choisi son camp.

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  •  Les élections départementales de mars 2015 seront un test politique important.

    Elles interviendront dans un contexte d’aggravation de la politique libérale conduite par le président de la République et son gouvernement, une politique au service du MEDEF dont le cours autoritaire face aux luttes populaires renforce le discrédit sans précédent de l’exécutif.

    La crise politique s’aggrave de jour en jour, la base sociale du président et de son premier ministre ne cesse de se réduire. Ce pouvoir est aujourd’hui minoritaire dans le coeur de celles et ceux qui restent attachés aux valeurs de la gauche. Minoritaire dans le peuple, sans majorité absolue à l’Assemblée Nationale, battu au Sénat, l’exécutif n’a pas la légitimité pour appliquer une politique, contraire à ses engagements électoraux, qui divise et décourage le monde du travail, les classes populaires et la jeunesse.

    Cette crise politique est désormais une crise de régime, celle de cette monarchie présidentielle
    qu’est la 5ème République.

    Pour les populations déjà durement éprouvées, les conséquences sont très lourdes. Les départements sont en effet un maillon essentiel des politiques publiques dans notre pays. Avec 72 milliards d’euros de dépenses chaque année, ils gèrent notamment toutes les politiques sociales : assistantes sociales, versement des allocations de solidarité (RSA, APA, PCH, …), placement et suivi des mineurs étrangers, politiques en direction de l’enfance en danger, PMI,
    etc …

    Cette situation est d’autant plus dangereuse qu’elle ouvre la voie au retour d’une droite confortée dans ses choix réactionnaires ; elle permet au Front national en masquant ses véritables objectifs, de se présenter comme une alternative.

    Le Front de gauche s’oppose à la fois à la politique d’austérité menée par le gouvernement et
    à l’offensive de la droite et de l’extrême droite.

    En dépit de multiples protestations, l’existence même des départements est menacée. Manuel
    Valls passe en force.

    Pourtant le nouveau découpage des cantons est l’objet de nombreux recours auprès de la justice, le sort réservé aux départements en liaison avec la mise en place des métropoles n’est pas connu et les compétences des conseillers départementaux n’ont pas encore été clarifiées.
    La réforme territoriale mise en place cherche uniquement à répondre aux impératifs sans fin de compétitivité des grandes entreprises, par la mise en concurrence des territoires, l’éloignement des citoyennes et des citoyens de leurs élu-e-s, la mise en cause des services publics pour préparer leur externalisation et le transfert de tout ce qui est rentable pour satisfaire aux exigences financières des groupes privés. Elle rompt avec les principes républicains d’égalité et de solidarité territoriale. Le soi-disant « choc de simplification » est une recentralisation qui se fait au détriment du bien commun que constitue la démocratie locale. Il s’agit en réalité d’un processus « dé-constituant » qui mine toujours plus la souveraineté populaire.

    Cette réforme s’inscrit dans le cadre des politiques d’austérité qui cherchent à soumettre toute
    l’Union européenne aux exigences des marchés. Les collectivités territoriales sont sommées de réduire leurs dépenses et leurs effectifs, condamnées à voir leurs dotations drastiquement réduites alors qu’elles assurent 70% de l’investissement public et jouent un rôle indispensable en période de crise pour les populations.

    Déjà des coupes budgétaires touchent de nombreux secteurs. Le financement des associations, les politiques culturelles et sportives sont remises en cause. En supprimant « l’entrave à la concurrence » que constitue la clause de compétence générale des collectivités, le gouvernement est cohérent : il s’inscrit dans le cadre de la négociation du Grand Marché Transatlantique (TAFTA).

     

    Il faut ouvrir une autre voie.

    Le FdG veut être un outil au service de cet objectif

     

     

    Le Front de gauche appelle à susciter la plus large implication citoyenne possible, bien au delà des partis politiques, de celles et ceux qui opposent la nécessité de politiques alternatives aux choix de ce gouvernement, qu’il s’agisse de syndicalistes, de personnalités de la vie associative ou de simples citoyen-ne-s engagé-e-s.

    Mobilisons-nous pour sauvegarder et promouvoir les politiques publiques de solidarité que nos élu-e-s se sont efforcé-e-s de mettre en oeuvre dans de très nombreux territoires, pour faire échec aux politiques d’austérité et à la réforme territoriale. Mobilisons-nous pour développer une démocratie de proximité, ajustée aux besoins et à l’expérience des citoyens.

    Nous les appelons à ne pas traduire leur déception par l’abstention, à contribuer par leur vote à faire émerger une alternative de transformation sociale et écologique dans tout le pays, à faire élire de nombreuses élues et élus qui défendront ces orientations dans les collectivités locales en empêchant la droite et l’extrême-droite de gagner la très grande majorité des départements.

    Au plan national nous entendons prendre appui sur ces élections pour mettre en mouvement une force capable de construire l’alternative nécessaire à gauche, en nous appuyant sur les luttes et les résistances qui s’opposent à la politique suivie et que nous entendons contribuer à développer.

    Rien n’est possible sans la mise en mouvement du peuple, sans la mise en mouvement des citoyennes et des citoyens qui aspirent à un renouveau de la politique. C’est sur ces bases que le FdG entend impulser des candidatures citoyennes dans tout le pays. Nous n’entendons pas le faire seuls. C’est pourquoi nous, l’ensemble des composantes du FdG, nous nous adressons à tous nos partenaires potentiels de la gauche et de l’écologie qui refusent la politique du gouvernement.
    Nous voulons construire ces candidatures avec celles et ceux dont l’engagement associatif ou syndical témoigne de la volonté d’imposer une autre politique. Ensemble nous pouvons résister à l’austérité, promouvoir la démocratie locale et l’intervention citoyenne, contre la réforme territoriale. Nous voulons gagner des élus prêts à agir sur ces bases pour construire de nouvelles majorités anti-austérité dans les Conseils Départementaux. Le FdG invite toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche à construire des candidatures de large rassemblement en s’appuyant sur des assemblées citoyennes, au niveau des cantons, pour discuter et décider dans la concertation du contenu des propositions et des candidatures. Cette démarche contribuera à impulser une dynamique populaire indispensable pour gagner.


    Le FdG propose que l’ensemble de ces candidatures soit identifié nationalement par une appellation et des propositions inscrites dans un document qui fasse référence. Dans chaque département ces candidatures se présenteront comme une alternative à celles des forces qui soutiennent la politique gouvernementale.


    Le FdG entend contribuer à cette construction commune en proposant des actions et des
    mesures permettant de répondre aux urgences sociales et écologiques actuelles.


    -Agir contre les politiques d’austérité dans les départements, contre la réduction des dotations
    aux collectivités locales imposées par le gouvernement, contre les diktats de l’Europe.


    -Dans l’esprit de la VIème République à laquelle nous aspirons, combattre la réforme territoriale et donner plus de pouvoirs aux citoyens par une démocratie participative de proximité. Construire une véritable coopération de projets entre les territoires, basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Nos élu-e-s respecteront des principes susceptibles de rétablir la confiance en la politique par de bonnes pratiques de gestion, la transparence des décisions, la participation citoyenne, les compte rendus de mandat, l’exigence de probité, la lutte contre le trafic d’influence, et tendre vers le non cumul des mandats.

    -Soutenir les mobilisations contre l’austérité, ainsi que celles qui promeuvent un nouveau type
    de progrès humain durable, non productiviste, respectueux de la planète, tourné vers la
    satisfaction des besoins sociaux, l’égalité hommes-femmes.


    -Affirmer notre solidarité avec les mouvements sociaux contre la répression patronale ou
    gouvernementale et la criminalisation de ces mouvements.

     

    Définir les grands axes d’une politique alternative à l’échelle des territoires :


    - Réforme globale de la fiscalité locale permettant plus de justice et mettant à contribution les
    actifs financiers des grandes entreprises.
    - Construction entre les départements, les communes et l’État, de politiques publiques de
    solidarité et notamment d’un véritable service public d’aide à la personne dans lequel l’Etat
    assurerait la responsabilité du financement des allocations sociales en se basant sur la
    solidarité nationale.
    - Mesures d’urgences pour les collectivités qui sont asphyxiées financièrement, en leur
    permettant l’accès à des crédits à taux bas, comparables à ceux que la BCE distribue aux
    banques (0,05%) et en refusant le paiement des emprunts toxiques.
    -Engager une transition écologique dans chaque département en matière de transports publics,
    de soutien à l’agriculture paysanne, de protection de la biodiversité, de gestion naturelle des
    massifs forestiers, de désobéissance aux règles européennes de libre échange et de
    privatisation des sous-sols (GMT-TAFTA)…
    -Nous refusons les projets qui ne répondent pas à l’intérêt général et sont écologiquement
    nuisibles et exigeons le recours au référendum quand un projet local est contesté.
    Le 17 décembre 2014

     

     

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  • Déclaration sur les élections départementales adoptée au CN du PG le 30 novembre

    Mardi 2 Décembre 2014
      Parti de Gauche

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    Pour une autre politique citoyenne, écologique et sociale pour le Département.

    L’heure est grave. Notre pays s’enfonce dans la crise et dans la déprime généralisée. Face aux défis de notre temps, alors que les ressources et la bonne volonté du pays sont immenses, l’énergie populaire est étouffée par une vie politique archaïque et des solutions périmées. La monarchie présidentielle, le productivisme le plus aveugle, la misère et le chômage de masse semblent être le programme indépassable du PS et de l’UMP. Dans ce contexte, l’extrême droite semble seule mobilisée. La faveur des importants l’accompagne pour pousser le peuple à se déchirer dans la haine religieuse et ethnique. Quel avenir absurde ce serait là !

    Nous ne l’acceptons pas. Nous ne nous résignons pas. Nous voulons un autre futur pour nous et nos enfants.

    Le temps d’un nouveau souffle est venu. Nous voulons le proposer au peuple tout entier. Les prochaines élections départementales nous donnent un moyen d’agir en toute démocratie, sans violence, par le débat et la conviction mutuelle. Quels que soient les votes du passé, elles peuvent contribuer à rassembler une majorité changeant le cours de l’histoire de notre pays.

    C’est pourquoi nous proposons de présenter des candidatures communes aux prochaines élections départementales. Nous partons de l’idée suivante : ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous sépare. Pour autant nous refusons la politique sociale, économique et environnementale du gouvernement. Nous combattons la politique de la droite et de l’extrême droite. Nous avons une autre idée qu’eux de ce qu’il faut faire pour nos vies. Pour cela nous voulons créer un rassemblement autonome agissant en dehors des partis qui soutiennent la politique du gouvernement Valls-Hollande ou celle que propose l’UMP ou l’extrême droite. Pour le Parti de Gauche cette indépendance des libéraux de gauche comme de droite se fera aux deux tours. Un rassemblement placé sous le contrôle direct des citoyens.

    Voici comment nous proposons d’agir. Voyons d’abord le projet.

    Rendre le pouvoir aux citoyennes et aux citoyens

    Le pouvoir de l’Etat est confisqué par une minorité qui renie ses engagements de campagne, gouverne contre les citoyens et au profit des lobbys. Nous voulons que le pouvoir revienne aux citoyennes et aux citoyens dans les décisions publiques. Ainsi nous rejetons la réforme territoriale décidée par le gouvernement et préparée dans les hautes sphères de l’Etat sans aucune consultation populaire. Pourtant n’est-ce pas au peuple de décider de l’organisation territoriale de la France ? Nous défendrons dans les prochaines élections départementales l’instauration d’une véritable démocratie décentralisée. Cela commencera dès notre campagne par la mise en place d’assemblées citoyennes de canton pour co-élaborer le projet départemental et désigner les candidatures qui représenteront cette nouvelle méthode d’action ! Chaque personne investie par les votes de nos assemblées s’engagera à associer les habitants à ses prises de décisions à travers la tenue d’assemblées citoyennes, de compte rendu de mandat et des consultations populaires (Votations, referendum…) autant que nécessaire. Elles s’engageront publiquement à refuser le cumul de mandats électifs tel que défini dans la charte Anticor.

    Amorcer enfin la transition écologique

    Nous ne nous résignons pas à voir la catastrophe écologique s’aggraver chaque jour dans l’indifférence générale de ceux qui dirigent notre pays. Le réchauffement climatique a aujourd’hui commencé. Il y a urgence. Chacun doit prendre ses responsabilités là où il se trouve. Nous engagerons la transition écologique de notre département. Nous savons comment faire en menant une politique volontariste de développement et gratuité des transports publics et en agissant pour limiter les déplacements contraints entre le lieu de travail et le domicile; en soutenant une agriculture paysanne de proximité et en combattant l’artificialisation des sols; en favorisant la biodiversité et en incluant des règles sociales et écologiques aux marchés publics et aux aides du département. Avec nous, le département mettra au poste de commande l’intérêt général humain, notamment en ce qui concerne le cycle de l’eau et de la biodiversité !

    Rompre avec la politique austéritaire

    Nous rejetons les politiques économiques qui font de l’austérité et du remboursement de la dette publique le seul horizon proposé à la France et à nos jeunes. Elles nous conduisent seulement à l’appauvrissement progressif d’une partie croissante de la population. Nous refusons le pacte de responsabilité qui a transféré 40 milliards dus par les actionnaires sur les familles. La solution n’est pas dans le dogme de la croissance à tout prix, mais dans la relance d’activités socialement utiles et écologiquement soutenables. Ainsi, nous rejetons les Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII). Dans tous les cas nos candidats devront s’engager à refuser les passages en force qui provoquent les violences et la haine. Nous le disons fermement: lorsqu’il y a un projet d’aménagement contesté c’est à la population de trancher. Nous voulons un département qui fasse vivre les valeurs de partage et de solidarité. Nous nous mobiliserons aux côtés des citoyennes et des citoyens contre la baisse des dotations publiques de l’Etat et défendrons les mesures de solidarité pour les populations les plus précaires. Nous développerons des services publics de proximité et gratuits, en particulier dans les zones rurales et dans les quartiers périphériques où sont empilées les populations pauvres. Nous défendrons l’emploi et les entreprises menacées de fermeture en soutenant notamment les reprises en Société Coopératives et Participatives. Notre soutien sera sans faille pour soutenir les productions locales dans tous les domaines car nous savons faire à proximité et il est absurde de déménager sans cesse le monde ! Notre approche en matière de développement partira des besoins vitaux et indispensables tels la santé et le logement et non des grands projets inutiles ou des opérations de prestige ruineuses comme les jeux olympiques que veut le président de la République !

    Voyons à présent la méthode pour agir efficacement.

    Pour réussir nous proposons d’établir une charte nationale qu’ensuite nous déclinerons dans chaque département.

    1) Nous voulons être identifiés sans ambiguïté au plan local comme national. Au plan local nous présenterons des candidatures citoyennes présentées par des assemblées citoyennes réunies par canton en respectant une cohérence départementale. Ces assemblées désigneront les candidatures. Celles-ci pourront être proposées individuellement devant l’assemblée elle-même ou proposées par les partis et mouvements qui soutiendront cette démarche. Pour le second tour nous proposerons que ce soit elles qui décident de la position commune au second tour. De son côté, chaque parti pourra évidemment se prononcer pour son propre compte. Ce qui implique que le ou la candidat-e ne devra exprimer de point de vue engageant l’assemblée citoyenne.

    2) Evidemment, toutes les candidatures seront publiquement présentées en contradiction claire et publique face aux partis qui soutiennent l’austérité ou la politique productiviste et libérale, que ce soit les forces de l’actuel gouvernement, à commencer par le PS, et l’UMP ou le FN. Pour qu’il n’y ait aucune ambigüité ni aucune récupération ou usurpation nous lançons cet appel pour qu’il soit entendu et mis en œuvre dans tout le pays. Car nous voulons que nos candidatures soient reconnaissables partout, indépendamment des prises de positions que les partis prendront comme c’est bien leur droit. Pour cela l’appartenance à notre mouvement doit être reconnaissable par un intitulé national commun, nous proposons d’opposer à la majorité gouvernementale une Majorité Citoyenne. Pour la clarté et la sincérité des candidatures et du vote, cette méthode doit être la même dans chaque canton d’un même département.

    Cette exigence de clarté, de sincérité et de respect de la décision collective citoyenne est au cœur de notre proposition. A partir de là, notre démarche a vocation à rassembler toutes celles et tous ceux, citoyennes et citoyens, militant-e-s associatifs ou syndicaux, qui veulent construire un autre avenir, pour une autre politique citoyenne, écologique et sociale dans les départements.

     

     

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