• Lundi 15 Avril 2013

    par François Delapierre

    L’actuelle Constitution est née en un temps que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaître. La France en ce temps-là comptait 80% d’une génération sans bac, un quart des jeunes de 14 ans au travail, 25% de la population active employée dans l’agriculture, trois chaînes de radio et une seule de télévision (contre trois aujourd’hui en Corée du Nord). Cette année-là, en 1958, les femmes mariées ne pouvaient pas travailler sans l’autorisation de leur époux, Internet et l’actuelle Union Européenne n’existaient pas.

    Pourtant nous vivons toujours sous la Constitution de 58. Pourquoi ? Pas en raison de l’adhésion du peuple. L’abstention ne cesse de croître. Ce mouvement de boycott des urnes s’inversa une seule fois, en 2005, pour contester les forces dominantes en votant « non » au projet de Constitution européenne. La Cinquième République doit plutôt sa durée aux efforts constants de la Cour qui y fait bombance et à l’abondant clergé qui la célèbre. Car ce régime est devenu l’écrin douillet de l’oligarchie. La Cinquième, c’est l’irresponsabilité érigée en vertu, qui dégouline du président de la République sur la plupart des responsables publics et justifie la multiplication des autorités indépendantes. La Cinquième, c’est le peuple admis à se prononcer sur les politiques nationales une fois tous les cinq ans et à se faire sonder entre-temps. La Cinquième, c’est le régime qui permit la forfaiture du traité de Lisbonne violant le « non » de 2005 puis la ratification du TSCG contraire aux engagements du candidat Hollande. La Cinquième, c’est la colonisation des hautes sphères de l’État par les intérêts privés. La Cinquième, c’est le verrou de tout changement véritable remettant en cause la petite oligarchie installée qui défend avec acharnement un ordre social conforme aux intérêts de la finance.

    Le passage à la Sixième République permettra de congédier l’armée des inamovibles et interchangeables qui se succèdent à eux-mêmes dans le cadre des institutions actuelles. C’est la condition de la reprise du pouvoir par le peuple. Nous défendions déjà dans le programme présidentiel et législatif l’Humain d’abord l’élection d’une Assemblée Constituante dans laquelle ne pourrait siéger aucun membre des actuels assemblées ni aucun candidat aux suivantes. Il lui reviendra de soumettre au peuple la nouvelle règle du jeu. Je suis convaincu que la Constitution nouvelle ne ressemblera à aucun des systèmes qui l’ont précédée. Car elle devra garantir la souveraineté du peuple dans un contexte radicalement neuf. L’intérêt général de notre époque autour duquel le très grand nombre doit se rassembler, c’est la réponse à l’urgence écologique. Or pour changer de modèle de production nous ne pourrons nous en remettre uniquement à des fonctionnaires chargés de faire appliquer les lois découlant de la planification écologique. Il faudra aussi des droits pour les salariés. L’accélération du temps politique appelle également de nouveaux outils comme le referendum révocatoire pour assurer une souveraineté populaire continue. De même la Sixième république devra maîtriser la finance, notamment en imposant la séparation bancaire, régler enfin démocratiquement les rapports avec l’Union Européenne en soumettant tout transfert de souveraineté à l’accord du peuple, comme en Irlande, garantir la neutralité du Net, assurer la qualité de l’information et le pluralisme des médias… En comprimant la place reconnue au peuple, la Cinquième étouffe le pays, tue la créativité et le dévouement aux autres. Avec la Sixième, choisissons des habits neufs qui lui permettront enfin de respirer.

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  •  

    Les politiques d’austérité aussi injustes qu'inefficaces, les comportements de dirigeants qui ne respectent ni le peuple qui les a élus, ni le mandat pour lequel ils ont été élus, soulèvent aujourd’hui un mécontentement massif.

    La cinquième République est à bout de souffle et ses institutions ne permettent pas l’expression démocratique de la volonté populaire.

    Dés aujourd’hui, nous proposons de lancer le Comité Dordogne pour une 6ème République et de relayer une campagne de masse pour faire entendre nos voix : Le Peuple veut le changement !

    Le 5 mai, nous allons exiger un nouveau contrat social qui fonde la 6ème République.

    Le 5 mai, nous allons exiger qu'une Assemblée constituante, élue au suffrage universel, élabore une nouvelle Constitution pour répondre à nos attentes : une République démocratique, sociale et écologique !

    Le 5 mai, nous allons reconquérir notre dignité et notre souveraineté.

    Nous appelons à créer, sans attendre, une majorité alternative avec les écologistes et les socialistes de gauche, pour répondre à l’attente populaire !

    C'est au peuple de décider ce qui est bien pour lui et nous savons ce que le peuple veut, parce que le peuple, c'est nous !

    ****************************

    Les premiers signataires : Laure Zudas, Philippe Chadefaud, Margaret Méchin, Thierry Stomboli, Monique Thirault, Jacques Martin-Gomez, Colette Lescure, Marie-Claude Martin-Gomez, Michel Cardeillat, ...

    Pour signer cet appel et rejoindre le comité : répondez à ce mail en envoyant votre Nom et Prénom et "je signe l'appel."

    Pour suivre l'actualité du comité : http://6emerepublique24.fr/ (en cours de construction) : il relayera toutes les actualités locales et nationales à propos de la Marche du 5 mai pour une 6ème République (moyen de transports, tarifs, pré-inscriptions, appels...), il recueillera vos contributions écrites et centralisera toutes les informations locales et nationales pour l'appel à une 6ème république (réunions locales, articles de presse, contributions...)

      
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  • Publié le 19 avril 2013

    Plus de 60 économistes se prononcent pour une 6ème République et soutiennent la marche du 5 mai. Dénonçant une « République à bout de souffle », ils en appellent à « une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique ». Parmi les signataires, on retrouve notamment : Frédéric Boccara, Marc Bousseyrol, Laurent Cordonnier, Guillaume Etievant, Bernard Friot, Jean Gadrey, Jacques Généreux, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Sabina Issehnane, Pierre Khalfa, Dany Lang, Philippe Légé, Christiane Marty, François Morin, Dominique Plihon, Jean-Paul Pollin, Christophe Ramaux, Jacques Rigaudiat, Catherine Samary, Dominique Taddéi, Stéphanie Treillet, Sébastien Villemot, etc ..

    L’affaire Cahuzac est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise – quand ils ne sont pas corrompus – minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours ethnicistes de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République et à l’endogamie entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir. Aussi, le basculement de certains de ces responsables politiques dans la délinquance financière ou fiscale n’est pas la dérive personnelle de quelques moutons noirs, mais bien le prolongement logique du sentiment d’irresponsabilité et de toute-puissance qui habite cette nouvelle oligarchie politico-financière. Les appels à la morale individuelle et à plus de transparence ne seront donc qu’un emplâtre sur une jambe de bois si des mesures à la hauteur de la situation ne sont pas prises.

    Sur le plan économique, la première est d’arrêter les politiques d’austérité : désastreuses socialement, elles sont stupides économiquement, étant incapables même de répondre à l’objectif qu’elles se sont fixé, la réduction des déficits. La deuxième est d’en finir avec la domination des marchés financiers sur la vie économique et sur la société, ce qui passe par un contrôle social des banques, la séparation organisationnelle stricte entre banques d’affaires et banques de dépôts, l’interdiction des produits financiers à risque et des activités spéculatives (en particulier l’interdiction des transactions financières avec les paradis fiscaux) et la création d’un pôle public financier. Il s’agit aussi d’engager une répartition plus égalitaire du revenu national par une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et une réforme fiscale d’ampleur redonnant en outre des marges de manœuvre à la puissance publique. Bref, c’est une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique qu’un gouvernement de gauche se devrait de mettre en œuvre.

    Elle devrait s’accompagner d’une bataille à l’échelle européenne pour la refondation de l’Europe. La sacralisation de la liberté de circulation des capitaux et l’interdiction pour la BCE de financer les États ont donné aux marchés financiers un véritable pouvoir de veto sur les décisions des institutions démocratiquement élues, pouvoir qu’ils exercent via les attaques spéculatives et le chantage à la délocalisation. En finir avec cette situation et donner aux peuples d’Europe la maîtrise de leur destin doit être l’objectif de tout gouvernement de gauche. Nul doute qu’un gouvernement qui engagerait un tel processus aurait un écho considérable et trouverait nombre d’alliés parmi les peuples étranglés par les politiques actuelles.

    En France, il s’agit d’en finir avec les institutions de la cinquième République et de redonner du pouvoir aux citoyens et aux citoyennes dans tous les domaines de la vie politique et économique. Face à la profondeur de la crise politique, économique et écologique, la perspective du passage à une sixième République – par le biais d’un processus constituant impliquant tous les citoyens – est à l’ordre du jour. La démocratie à tous les niveaux de décisions, voilà l’essence de la sixième République. Elle devra, notamment, permettre à la souveraineté populaire de franchir la porte des entreprises. Aujourd’hui, les actionnaires sont les seuls à décider de la conduite des entreprises, alors que ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Pour rompre avec cette situation, il faut donc étendre de manière très importante les droits des salarié-es, notamment donner au Comité d’entreprise un droit de veto sur les décisions stratégiques et créer un statut du salarié qui permettra la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle. Et, pour les secteurs de l’économie qui relèvent directement de l’intérêt général, l’arme de la nationalisation sous contrôle démocratique pourra et devra être utilisée.

    Le manque d’indépendance et de pluralisme dans le traitement médiatique de l’information économique est un obstacle à la réappropriation par le peuple de la politique économique. L’idéologie néolibérale étouffe toute possibilité de débat démocratique éclairé et argumenté. Dans l’enseignement et la recherche, la domination de l’école de pensée néoclassique a été instituée, en contradiction fondamentale avec l’esprit scientifique qui suppose la possibilité de remise en question des théories. Alors qu’il est de plus en plus évident que les politiques néolibérales nous conduisent à la catastrophe économique et écologique, il devient d’autant plus urgent de permettre l’épanouissement des recherches qui se placent hors du cadre de pensée de l’orthodoxie actuelle.

    Pour toutes ces raisons, nous, économistes, soutenons la marche citoyenne du 5 mai 2013 pour une sixième République, contre la finance et l’austérité.

    Signataires

    Louis Adam, commissaire aux comptes
    Daniel Bachet, université d’Evry;
    Philippe Batifoulier, université Paris ouest;
    Nicolas Beniès, université populaire de Caen;
    Mathieu Béraud, université de Lorraine;
    Eric Berr, université Bordeaux IV;
    Jacques Berthelot, ex INP de Toulouse;
    Pierre Bezbakh, Paris Dauphine;
    Boris Bilia, statisticien-économiste;
    Pierre Bitoun, INRA;
    Frédéric Boccara, université Paris XIII;
    Marc Bousseyrol, Sciences Po Paris;
    Mireille Bruyère, université Toulouse 2;
    Claude Calame, EHESS;
    Christian Celdran, Economistes atterrés;
    Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques université de Toulouse 1;
    Pierre Concialdi, économiste-sociologue;
    Laurent Cordonnier, université Lille 1;
    Jacques Cossart, économiste du développement;
    Jean-Paul Domin, université de Reims;
    Guillaume Etievant, expert auprès des CE;
    Bernard Friot, IDHE Paris Ouest;
    Maryse Gadreau, professeur émérite à l’université de Bourgogne;
    Jean Gadrey, université Lille I;
    Véronique Gallais, économiste;
    Jacques Généreux, Sciences Po Paris;
    Patrick Gianfaldoni, UAPV;
    Jean-Pierre Gilly, professeur émérite université de Toulouse;
    Pierre Grou, université Versailles Saint-Quentin;
    Alain Guery, EHESS;
    Bernard Guibert, administration économique;
    Jean-Marie Harribey, université Bordeaux 4;
    Michel Husson, économiste;
    Sabina Issehnane, université Rennes 2;
    Andrée Kartchevsky, URCA;
    Pierre Khalfa, syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental;
    Dany Lang, université Paris 13;
    Pierre Le Masne, université de Poitiers;
    Philippe Légé, université de Picardie;
    Marc Mangenot, économiste;
    Jonathan Marie, maître de conférences, université Paris 13;
    Christiane Marty, économiste;
    Pierre Mascomere, actuaire consultant;
    Gustave Massiah, économiste, école d’architecture de paris La Villette;
    Jérôme Maucourant, économiste;
    Thierry Méot, statisticien;
    François Morin, professeur émérite;
    Nolwenn Neveu, professeure agrégée de sciences économiques et sociales;
    Gilles Orzoni, Ecole polytechnique;
    Jean-Paul Pollin, université d’Orléans;
    Dominique Plihon, université Paris 13;
    Nicolas Prokovas, université Paris 3;
    Christophe Ramaux, université Paris I;
    Gilles Raveaud, Institut d’Etudes Européennes, université Paris 8 St-Denis;
    Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social des Premiers ministres Rocard et Jospin;
    Gilles Rotillon, université Paris-Ouest;
    Jean-Marie Roux, économiste;
    Robert Salais, Ecole normale supérieure de Cachan;
    Catherine Samary, université Paris Dauphine;
    Dominique Taddéi, ancien président d’université, ancien Président de la Caisse des dépots et consignations;
    Bernard Teper, Réseau Education Populaire;
    Stéphanie Treillet, économiste;
    Sébastien Villemot, économiste;
    Philippe Zarifian, professeur Université Paris Est

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  •  

    Nous affirmons que la nécessaire bifurcation écologique de nos sociétés passe par une refondation des institutions de la République. Que nous l’appelions écosocialiste, alterdéveloppement, objection de croissance, 6e République ou autrement, tou-te-s nous voulons un système démocratique écologique et social au service des citoyen-ne-s.

    Aujourd’hui les grandes décisions en matière d’énergie et d’aménagement du territoire n’impliquent pas ou peu les citoyen-ne-s. Pire, elles s’élaborent souvent dans l’opacité la plus totale ou en refusant d’entendre les mobilisations populaires.

    Projets d’aéroport de Notre Dame des Landes, de lignes à grande vitesse, construction de l’EPR de Flamanville, site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure sont aujourd’hui autant de symboles de la confiscation de la souveraineté populaire et de projets qui accaparent l’argent public, en totale contradiction avec les discours austéritaires.

    Les scandales financiers et les confits d’intérêt ne se cantonnent pas aux paradis fiscaux et autres banques suisses. Des soupçons de corruption planent sur les agissements d’Areva au Niger ; des conflits d’intérêts pointent les travaux du Lyon-Turin, des élus et l’entreprise Vinci ; la puissance des lobbies pétroliers et pro-gaz de schiste se confirme chaque jour.

    Le Débat National sur la Transition Énergétique exclut d’emblée le nucléaire, un certain nombre d’associations environnementales se voient retirer leur agrément et se trouvent de fait exclues des négociations gouvernementales… Pourquoi ?

    De leur côté, les politiques européennes – même si elles ont permis de nombreux progrès en matière de protection de la faune et la flore et sont souvent un recours précieux pour le monde associatif et les mobilisations (comme le montre actuellement le dossier de Notre -Dame-Des-Landes) – n’envisagent la solution à la crise climatique que par la domination du marché. En témoignent les directives de privatisation et de mise en concurrence de l’énergie, de libéralisation du rail, ou encore le marché des quotas d’émission de CO2. Elles n’envisagent l’évolution de l’agriculture que par toujours plus de concurrence et de fichage des paysans et de leurs cheptels.

    La course à la surconsommation est une manière d’orienter les désirs vers des biens destructeurs des écosystèmes, forcément créateurs d’inégalités et de frustrations. L’engagement citoyen dans une démocratie réelle, les liens sociaux, la beauté, l’art, la poésie, etc. peuvent à l’inverse s’offrir de manière infinie aux désirs de chacun et chacune.

    Toutes ces décisions où le dogme capitaliste et productiviste prime sur l’intérêt des populations et des écosystèmes sèment le doute et la colère. La mainmise des lobbies financiers et économiques sur le politique affaiblit le débat public et mine la démocratie. Elles détournent les citoyen-ne-s de l’engagement avec les élu-e-s pour le bien commun.

    Dans un domaine aussi fondamental que la préservation des conditions de la vie humaine sur terre, le peuple doit être souverain. De nouveaux mécanismes démocratiques doivent être élaborés. Ces changements doivent avoir lieu à tous les niveaux de la société (municipalité, territoires, entreprises etc.). Ces nouvelles formes de la démocratie sont nécessaires y compris dans le monde économique avec le retour de l’idée coopérative, le renforcement des pouvoirs des salariés et de leurs représentants sur la définition de ce qui est produit et comment on produit. Ouvrir le débat sur la 6e République c’est débattre du droit de vote des étrangers, des budgets participatifs y compris d’investissement, de la révocabilité des élus et le suivis des promesses de campagne, du référendum d’initiative populaire, des droits de saisine des conseils municipaux via des pétitions citoyennes, etc.

    C’est aussi une révolution des cœurs et des esprits qui est nécessaire. Nous appelons à une insurrection des consciences.

    Nous soutenons l’exigence d’assemblées locales débouchant sur une assemblée constituante permettant d’instaurer des droits écologiques et sociaux, l’instauration d’une règle verte pour des politiques publiques de planification écologique d’une 6e République.

    Pour toutes ces raisons nous, militant-e-s écologistes, appelons toutes celles et ceux qui veulent enfin faire rimer écologie et démocratie, à la grande marche citoyenne pour la 6e République le 5 mai 2013 à Paris

    Premiers signataires :

    Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z’indigné(e)s
    Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de Gauche
    Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS
    Stéphane Lhomme, Directeur de l’Observatoire du Nucléaire
    Jacques Testart, directeur de recherche à l’Inserm
    Anita Rozenholc, comité de rédaction d’Ecorev
    Mathieu Agostini, Président de la commission Écologie du Parti de Gauche
    Matthieu le Quang, Enseignant chercheur à l’Instituto de Altos Estudios Nacionales de Quito (Equateur)
    Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance
    Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste
    Laurent Garrouste, Gauche Anticapitaliste
    Stéphane Lavignotte, militant écologiste
    Jean-Jacques Boislaroussie, Porte parole des Alternatifs
    Roland Mérieux, Exécutif national des Alternatifs
    Guillaume Blavette, Collectif Stop EPR – Ni Penly Ni ailleurs
    Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon
    Arno Munster, Philosophe
    Gilles Monsillon, FASE
    Marie Bixel, Militante écologiste FASE 71

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  • Section 6 du programme du Front de Gauche "L'humain d'abord"

    CONVOQUER L’ASSEMBLÉE CONSTITUANTE DE LA

    VIème RÉPUBLIQUE

    Les institutions actuelles ont éloigné le pouvoir du peuple, provoquant une grave crise démocratique. L’abstention bat des records. La vie politique tend à se réduire à une compétition présidentielle opposant tous les cinq ans des candidats qui se distinguent avant tout par leurs styles personnels, arbitrée par des médias principalement voués au libéralisme. Entre deux élections, le pouvoir gouverne sans le peuple voire contre lui comme nous l’avons vu ces dernières années sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Dans cette situation, les intérêts privés les plus puissants s’en donnent à coeur joie. C’est l’oligarchie qui gouverne. Pour restaurer une démocratie véritable, il est temps de fonder une nouvelle République.

    Agir tout de suite

    Convocation d’une Assemblée constituante

    Abrogation de la réforme territoriale de 2010

    Rétablissement de la proportionnelle à toutes les élections

    Création du Conseil national des médias

    Agir pour un changement durable

    Fondation d’une VIe République parlementaire, sociale et participative

    Élaboration du statut de l’élu et du statut du bénévole

    UNE CONSTITUTION

    DÉMOCRATIQUE, DES LIEUX DE

    TRAVAIL AUX INSTITUTIONS

    Pour s’assurer le contrôle de sa destinée, le peuple doit reprendre le pouvoir. Nous voulons de nouvelles institutions pour garantir la souveraineté populaire, assurer la primauté de l’intérêt général sur les intérêts financiers, permettre une implication populaire continue dans tous les actes de la vie professionnelle, sociale et politique par l’inscription de nouveaux droits pour les citoyen(ne)s et les salarié(e)s.

    La Constitution que nous défendons réaffirmera les droits sociaux : droit à l’emploi et au travail, à la santé, au logement, à l’éducation, à la protection sociale.

    Elle renforcera les pouvoirs du citoyen là où il travaille, en reconnaissant la citoyenneté d’entreprise : nous instaurerons des droits nouveaux pour les salariés dans l’entreprise, et le statut des grandes entreprises sera redéfini en tenant compte de leur responsabilité sociale. Le pouvoir économique ne sera plus entre les mains des seuls actionnaires, les salariés et leurs représentants seront appelés à participer aux choix d’investissement des entreprises en tenant compte des priorités sociales, écologiques et économiques démocratiquement débattues. L’avis favorable des représentants du personnel ou des comités d’entreprise sera obligatoire pour toutes les décisions stratégiques. Nous instaurerons un droit de veto suspensif sur les licenciements et l’obligation d’examiner les contre-propositions présentées par les syndicats.

    Dans les entreprises publiques, le droit des usagers sera reconnu et exercé.

    Le droit de grève et de se syndiquer, la liberté d’expression seront confortés. Les CE se verront reconnaître des droits étendus d’expertise, de contrôle, de proposition et de décision. Les délégués syndicaux inter-entreprises dans les TPE seront reconnus, et nous agirons pour l’extension des droits des « Comités de groupe » au niveau des groupes européens.

    La hiérarchie des normes sera rétablie (pas d’accord d’entreprises moins favorables que les accords de branche). Une véritable médecine du travail dotée de moyens de prévention, d’analyse et de décision sera développée.

    Nous mettrons immédiatement en place une citoyenneté de résidence. Les résidents extra-communautaires bénéficieront du droit de vote aux élections locales.

    Contre le présidentialisme, nous défendrons le régime parlementaire et restaurerons la balance des pouvoirs. Nous voulons rétablir la primauté de l’Assemblée nationale sur l’exécutif. Les pouvoirs exorbitants du président de la République doivent être supprimés dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction de ses attributions. Le gouvernement sera responsable devant l’Assemblée nationale. Nous proposerons la suppression du Sénat ou sa réforme profonde pour devenir une chambre relais des collectivités locales et des initiatives citoyennes.

    La proportionnelle sera rétablie pour toutes les élections. La parité sera garantie par la loi, le cumul des mandats strictement limité en nombre et dans le temps. Nous garantirons l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir exécutif en instaurant un Conseil supérieur de la justice à la place du Conseil supérieur de la magistrature, pour moitié élu par les magistrats, pour moitié nommé par le Parlement.

    Il sera responsable devant le Parlement. Ce Conseil supérieur de la justice décidera des nominations de l’ensemble des magistrats. Les institutions du maintien de l’ordre et de la justice seront réformées conformément au respect des droits fondamentaux tels que formulés dans la nouvelle Constitution.

    La Constitution que nous voulons garantira l’indépendance des médias à l’égard du pouvoir politique et des puissances d’argent. Les présidents des chaînes publiques seront nommés par leur conseil d’administration, dans lesquels les représentants du personnel constitueront 50 % des membres. Nous améliorerons les conditions de travail des journalistes pour permettre une information indépendante, pluraliste et de qualité.

    Le droit des citoyens à intervenir dans le développement de la recherche sera inscrit dans la Constitution. Nous garantirons la création de forums citoyens des sciences et de la technologie, dotés du pouvoir d’enquête, dès lors que les populations concernées en feront la demande.

    Leur composition sera représentative de tous les acteurs de la vie publique. Travaillant aux côtés des instances de recherche existant dans les territoires, leur travail, évalué par des scientifiques, donnera lieu à un rapport annuel examiné par l’Assemblée nationale. Le gouvernement sera tenu d’y répondre.

    Nous créerons un ministère de l’Éducation populaire et des libertés associatives. Nous remplacerons la circulaire Fillon du 18 janvier 2010 qui impose aux associations les critères de gestion des entreprises privées, par une loi qui confortera les possibilités d’agir des associations au service de l’intérêt général et préservera les libertés associatives.

    Nous définirons à tous les niveaux une politique de soutien financier au monde associatif, transparente et privilégiant les aides au fonctionnement plutôt que les aides à projet qui mettent en concurrence les associations.

    Nous renforcerons les pouvoirs des instances regroupant les associations au plan national (CNDA et CPCA) qui prendront une place prépondérante dans la gestion d’un observatoire national de la vie associative.

    L’IMPLICATION POPULAIRE

    PERMANENTE

    Nous voulons renforcer et amplifier la souveraineté directe du peuple.

    La démocratie participative sera inscrite dans la Constitution et des lois déclineront ce principe pour donner les moyens, les outils, les espaces pour sa mise en oeuvre. Elle s’appliquera à l’élaboration des lois, à la mise en oeuvre des grandes politiques publiques et à la gestion des collectivités territoriales, notamment au moyen de budgets participatifs.

    Un statut de l’élu(e) dans toutes les collectivités (communes, départements, régions, assemblées nationale et européenne) sera garanti ainsi qu’un statut du bénévole. Une nouvelle instance nationale pluraliste

    chargée du contrôle de constitutionnalité sera créée en lieu et place du Conseil constitutionnel actuel, les citoyens ayant pouvoir de la saisir.

    Nous créerons de nouveaux domaines d’intervention populaire. Le référendum, ou toute autre forme de consultation populaire directe, pourra être initié par voie de pétition réunissant un pourcentage conséquent de la population.

    Tout changement du périmètre des services publics sera décidé après consultation du peuple.

    L’initiative d’une loi sera ouverte aux citoyennes et aux citoyens, aux organisations syndicales et aux associations.

    L’ORGANISATION DU TERRITOIRE

    La réforme de 2010 des collectivités territoriales sera abrogée.

    Le principe général de responsabilité selon lequel l’État est le garant de l’égalité des citoyens sur l’ensemble du territoire devra être réaffirmé et consolidé (péréquation financière, garantie de l’application des droits, égalité de traitement, etc.). Personne ne sera laissé pour compte. La décentralisation sera organisée en fonction du principe de proximité permettant d’optimiser les décisions publiques dans le sens d’une plus grande satisfaction de l’intérêt général tout en définissant le rôle respectif de l’État et des différents échelons territoriaux en France

    et en Europe. Elle refusera la mise en concurrence des territoires et s’appuiera sur le développement des coopérations.

    Dans les territoires d’Outre-mer, nous favoriserons un nouveau modèle de développement pour un progrès humain endogène en rupture avec le modèle actuel de dépendance inégalitaire et appuierons les coopérations régionales au service d’alternatives mondiales (co-développement, chantiers écologiques d’intérêt universel).

    L’autonomie des collectivités territoriales devra être assurée grâce à l’actualisation du principe de libre administration contenu dans la Constitution et à une réforme de la fiscalité locale faisant participer les actifs matériels et financiers des entreprises.

    UN PROCESSUS CONSTITUANT, UNE

    ASSEMBLÉE CONSTITUANTE

    Pour respecter pleinement la souveraineté populaire et poser les bases de la République démocratique et sociale que nous voulons construire, nous engagerons un processus constituant, mettant au coeur l’engagement citoyen et le débat public.

    Une Assemblée constituante distincte de la nouvelle Assemblée nationale, ayant pour mandat de rédiger un projet de Constitution nouvelle pour une VIe République, sera élue au suffrage universel, dès 2012. Elle sera élue à la proportionnelle intégrale sans seuil, avec la parité. Les parlementaires en exercice ne pourront s’y présenter et les élu(e)s de la Constituante ne pourront être candidats aux élections suivantes. Les modalités de l’élection et du débat public seront établies après consultation des organisations sociales.

    Le texte proposé sera l’aboutissement d’un grand débat public réunissant citoyens, organisations sociales et politiques qui, sous des formes à définir (assemblées populaires, États généraux, forums citoyens, etc.), relayé par les médias, devra permettre au peuple lui-même de s’en approprier les enjeux.

    Ce projet de Constitution nouvelle, une fois voté par l’Assemblée constituante, sera soumis à référendum populaire.

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