• Comment l'extrême droite manipule l'opinion sur le Net

    Chacun fait chaque jour l'expérience de lire sur les réseaux sociaux, dans les forums et dans les commentaires d'articles sur internet, des propos reprenant de façon stéréotypée des discours mettant en avant "le problème des immmigrés", "l'islamisation de la France",  ou "le racisme anti-blanc".

    En fait, il s'agit là souvent du travail de militants qui cherchent à façonner l'opinion en mettant en oeuvre des techniques éprouvées.

    Ce témoignage d'un militant repenti d'une organisation politique de l'ultra-droite nous éclaire sur le travail de manipulation méthodique et réféchi auquel se livrent les divers groupes et mouvements d'extrême droite , dont le Front National, et dont il dit : "Ils ont des méthodes analogues, l’essentiel de celles que nous utilisions venaient d’ailleurs de leur fascicules de formation des militants."

    Après avoir lu ce récit, vous comprendrez mieux comment les thèses racistes et xénophobes sont diffusées délibérément dans les esprits, poison qui cherche par la ruse à se faire passer pour un médicament.

      

    Article du Midi-Libre  - 08/10/2012

    Un militant repenti balance les secrets de l’ultra-droite

     

      
     

    Damien (1) a été, pendant quatre ans, membre d'une petite organisation politique d'extrême-droite proche du Bloc Identitaire. Originaire d'un petit village dans l'Aude, il a côtoyé pendant une dizaine d'années un groupe de militants de la région dont le but était de « réveiller les consciences nationales » comme il le dit, en agissant principalement sur internet. Rangé des voitures, il a souhaité témoigner de cette période de sa vie et de ses dérives.

    Comment êtes-vous entré en politique ?

    Au départ c’était par le rock. On était plusieurs jeunes du village à écouter Vae Victis, Insurrection, tout ça. Les paroles nous touchaient et en cherchant on a rencontré des militants d’Unité Radicale (UR) qui étaient à Bédarieux. Ca a tout de suite collé. Dire enfin tout haut que les étrangers venaient coloniser le pays, que les vrais Français des villages comme nous étaient des citoyens de seconde zone, tout ce qu’ils disaient semblait évident à l’époque.

    Vous dites « semblez ». Vous n’êtes plus aussi certain d’avoir raison ?

    Ma vie a changé. Je suis en train de terminer un master II à Montpellier et j’ai mis de l’eau dans mon vin. La façon de penser des identitaires m’a empêché d’avancer, si j’avais continué comme ça je serais resté dans mon bled à détester la terre entière.

    Combien étiez-vous ?

    Il y a eu pas mal de changement à UR, et le petit groupe auquel j’ai appartenu après sa dissolution revendiquait une cinquantaine de membres dans toute la France. Et sept dans l’Aude, plusieurs d’Olonzac, de Narbonne et un de Coursan. Nous nous réunissions une fois par semaine chez l’un ou chez l’autre, mais l’essentiel des messages passait par internet.

    Quels étaient vos buts ?

    On partait du principe que notre rôle était de « réveiller les consciences nationales », de dire la vérité aux Français, qui étaient anesthésiés par les politiques et les médias. Nous considérions que les médias mentaient tous, que nous vivions dans un Etat « ripoublicain », corrompu par des élites mondialistes, que la race blanche était en danger, tout ça. Et comme on était peu nombreux, on a surtout utilisé internet. C’était pratique pour faire passer nos messages, et ça ne coûtait pas d’argent.

    Je sais qu’au Bloc (Bloc identitaire, NDLR) et au FN ils ont des méthodes analogues, l’essentiel de celles que nous utilisions venaient d’ailleurs de leur fascicules de formation des militants.

    Comment procédiez-vous ?

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