• Eurenco : notre position

     

    La situation d'Eurenco doit être appréciée au regard des divers enjeux :

    1/ Enjeu stratégique et industriel

    S'agissant de composants destinés à la défense nationale, le maintien de la production actuelle sur le sol français est un aspect important.

    Par ailleurs, l'évasion de nos sites de production dans le cadre de délocalisations participe à la désindustrialisation du pays, lequel voit ainsi sa dépendance toujours augmenter.

    2/ Enjeu social et économique

    2500 emplois ont déjà été détruits ces 10 dernières années sur le site !

    La perte de cet établissement entraînerait la destruction de 200 emplois qualifiés, dévitalisant le bassin de vie en impactant négativement le commerce et les services, et confrontant les salariés et leurs familles à l'angoisse du chômage.

    A l'inverse, la production de NEH permettrait de créer de nouveaux emplois, en plus de la pérennisation de ceux existants.

    3/ Privatisation – délocalisations

    La privatisation de la SNPE se traduit par une réorganisation profonde de ses activités, sous la pression de « la concurrence libre et non faussée » et des contraintes budgétaires impliquées par la politique d'austérité. Et rien ne garantit que le redéploiement des activités à l'échelle mondiale ne se fasse sous le seul objectif de la recherche du profit, sans tenir compte de l' intérêt général de notre pays ni des enjeux économiques et sociaux locaux.

    4/ Enjeu environnemental

    Il faut noter que nous sommes pour l'instant sans informations précises sur :

    • la nocivité éventuelle du NEH en lui-même,

    • son impact positif sur le niveau d' émissions toxiques lors de sa combustion dans les moteurs diesel.

    Même si la solution d'une production locale de NEH ne permet pas d'apporter une amélioration sur le plan écologique (le classement Seveso étant dans cette hypothèse maintenu), elle ne dégrade pas non plus la situation environnementale actuelle.

    De surcroît, la production de NEH à Bergerac permettrait d'éviter de créer quelque part ailleurs une nouvelle zone classée.

    Conclusion

    De nombreux acteurs politiques se sont succédé sur le site.

    En particulier, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, avait promis (dans une « lettre » de 2 lignes...) de se saisir du dossier dès son élection.

    La seule réponse que les syndicats ont finalement obtenue depuis est l'annonce par le PDG de l'entreprise que la production de NEH, tout comme celle de coton-poudre, ne serait pas lancée à Bergerac.

    En tant qu'actionnaire à près de 100%, c'est à l'Etat que la chaîne de décision remonte directement : c'est donc le gouvernement qui a tranché, faisant un choix politique qui n'est pas en faveur des salariés.

    Or, ce sont les employés qui produisent, ce sont eux qui créent une richesse dont la part qui leur revient ne cesse pourtant de diminuer.

    Au PG et au Front de Gauche, nous refusons que la logique du « laisser-faire », qui revient en fait à celle du profit à tout prix, décide du sort de centaines de salariés, en même temps que de la fuite à l'étranger de nos activités industrielles.

    Pour nous, le problème se pose en termes d'indépendance nationale, de politique industrielle, et cela toujours dans le cadre de la planification écologique.

    Nous ne croyons donc pas, comme le suggère l'agence Périgord-Développement, que le site ait vocation à accueillir d'autres installations classées Seveso : faut-il rappeler que le site se trouve en zone urbaine ?

    Nous disons aussi clairement que la privatisation de la SNPE doit être ré-examinée à la lumière de ces enjeux.

    La reconversion de l'activité en une production ne faisant pas l'objet d'un classement Seveso aurait eu bien sûr notre préférence. Mais dans l'attente d'une telle perspective, le maintien des emplois demeure pour nous une priorité, à la conditions qu'il ne suppose pas d'aggravation des risques encourus par les salariés et les populations avoisinantes.

    C'est pourquoi nous apportons notre soutien aux employés d'Eurenco dans leur combat pour la survie de leur site, et, n'en déplaise à M. Gendry, nous les félicitons pour leur « esprit revendicatif » !

    Un outil pour se battre

    Le soutien ne suffit pas : il faut des outils concrets qui leur permettent de défendre leurs droits.

    C'est pourquoi nous militons, dans le cadre de la campagne du Front de Gauche contre l'austérité, pour l'application des « 25 premières mesures pour changer d'orientation », parmi lesquelles la proposition N° 16  prévoit les dispositions suivantes :

    "Une loi d’interdiction des licenciements économique dans les entreprises en bonne santé financière doit être mise en place. En outre, dans toutes les entreprises, face aux projets de suppressions d’emploi, les représentants des salariés doivent disposer d’un droit de veto suspensif permettant l’examen de la situation de l’entreprise et des alternatives économiques possibles, avec un droit de préemption des salariés sur leur entreprise en cas de dépôt de bilan ou de délocalisation pour reprendre à leur compte la production de ces entreprises sous des formes coopératives ou d’économie sociale, et avec un droit de mobilisation des crédits bancaires pour réaliser un plan de développement de l’entreprise. Favoriser cet accès au crédit sera l’un des rôles du Pôle financier public."

    Voilà une des réponses que la « radicalité concrète » que nous défendons peut apporter aux salariés d'Eurenco, et qui leur permettrait de se ré-approprier leur avenir.

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