• La démocratie bafouée en Grèce

    D'après une dépêche de l'Agence Reuters, la grève des enseignants annoncée pour le vendredi 17 mai a été "interdite" par le gouvernement grec. C'est ainsi que les enseignants seront "réquisitionnés", sous peine d'arrestation et de licenciement pour les récalcitrants qui refuseraient de venir travailler.

    C'est la troisième fois que le gouvernement grec recourt à cette mesure en interprétant de façon outrancière les motifs prévus par la Constitution pour sa mise en oeuvre : en effet, la réquisition des fonctionnaires n'est autorisée "qu' en cas de troubles de l'ordre public, de catastrophe naturelle ou de menace sanitaire". Depuis quand une grève relève-t-elle a priori de l'une de ces 3 catégories ?

    Seuls les régimes autoritaires ou dictatoriaux osent assimiler la grève à un "trouble à l'ordre public" !

    Le gouvernement grec, dirigé par le conservateur Antonis Samaras, et soutenu par les "socialistes" du  Pasok  et la "Gauche Démocratique", révèle la réalité de l'Europe austéritaire, dirigée par la Troïka (BCE, Commission européenne et FMI) avec l'assentiment des gouvernants : le peuple soumis à des restrictions aussi inhumaines qu'inefficaces, et réduit par la force au silence afin de "rassurer les créanciers internationaux".

    Devant cette atteinte aux principes démocratiques et aux droits des citoyens, l'omerta est presque totale : LeMonde, le Figaro, l'Express, le Point, Libération et tous les autres grands journaux considèrent sans doute que cette information est sans importance... (seuls l'Humanité et les Echos, selon Google aujourd'hui, ont repris cette dépêche).

    Pourquoi n'entendons-nous pas le choeur des éditocrates, si prompts à défendre les manifestants quand ils sont ceux de l'opposition au gouvernement vénézuelien ? Pourquoi les partis "de gouvernement" ne condamnent-ils pas cet abus de pouvoir intolérable ?

    Pour nos médias "mainstream", il ne faut peut-être pas donner à voir aux français de quoi les gouvernements soumis à la Troïka sont capables pour préserver les intérêts de l'oligarchie financière.

    Il ne faut pas non plus renforcer le sentiment de rejet, par une majorité de nos concitoyens, de cette Union Européenne telle qu'elle est, soutenue par les médiacrates du dîner du Siècle, qui en retirent privilèges et reconnaissance sociale.

    Pour les politiques, la droite ne peut qu'approuver de voir enfin les citoyens contestataires mis au pas : elle n'a jamais cessé d'en rêver ! (sauf lorsqu'il s'agit de s'opposer au mariage pour les homosexuels...).

    Quant au parti que se dit "socialiste", il n'a rien trouvé à redire lorsque naguère son "parti frère" le Pasok a accepté, toute honte bue, de siéger aux côtés de l'extrême droite dans un gouvernement d'union nationales. Ce n'est donc pas aujourd'hui que le parti solférinien exprimera la moindre protestation.

    En revanche, tout citoyen vraiment de gauche ne peut que s'élever et condamner avec force la violence faite aux grecs dans leur droit à s'opposer aux politiques guidées par les seuls intérêts de la finance.

      

     

      

      

      

    Yahoo! Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :