• Communiqué du Parti de Gauche du bergeracois

    Suite aux propositions ridiculement insuffisantes de la direction lors de la dernière négociation annuelle obligatoire (NAO), les salariés d'Eurenco sont en grève depuis le 12 avril.

    La direction ayant depuis amendé sa position avec, en sus d'une augmentation de 1,2 ou 1,3 % selon le statut, une prime de 320 € bruts pour l'année, ainsi qu'une revalorisation à 40 € d'une prime existante, l'enjeu aujourd'hui pour les salariés est d'obtenir le paiement des heures de grève afin que ces 360 € bruts annuels ne soient pas réduits à presque rien pour les grévistes après des semaines de conflit.

    Il faut savoir que ce mouvement affecte, au delà de l'établissement de Bergerac, l'ensemble du personnel d'Eurenco, et qu'en particulier le site de Sorgues, qui produit le NEH, voit le mouvement suivi par 90% de ses employés.

    Par ailleurs, l'offre d'achat d'Eurenco et de la SNPE par le groupe Nexter, filiale de Giat, suit son cours. Si ce rapprochement n'est pas dénué de pertinence, en raison notamment de la complémentarité entre leurs activités respectives, la restructuration des diverses productions qui pourra en résulter n'est pas sans susciter de légitimes interrogations de la part du personnel d'Eurenco Bergerac. Inquiétude qui n'a pas, lors de sa récente rencontre avec les syndicats du site, été dissipée par le PDG.

    Après la décision incompréhensible de ne pas lancer la production de NEH sur leur site, les salariés d'Eurenco Bergerac sont en droit d'obtenir satisfaction sur la demande d'une juste rémunération de leur travail et de leurs compétences, de même que des réponses sur l'avenir du site et de l'emploi dans un bassin de vie économiquement déjà très affecté.

    C'est pourquoi le Parti de Gauche du bergeracois apporte son entier soutien au personnel d'Eurenco dans ce conflit, et souhaite voir le site garder une place éminente en terme d'emplois et de savoir-faire dans le projet de fusion en cours.

      

      

      

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  • Sud-ouest 29/03/2013

    A Bergerac, la CGT interpelle Jean-Yves Le Drian sur l'avenir de la SNPE :

     

    http://www.sudouest.fr/2013/03/29/snpe-la-cgt-ecrit-a-jean-yves-le-drian-1008710-1733.php

     

    Eurenco pourrait être racheté par le groupe Nexter.

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    La situation d'Eurenco doit être appréciée au regard des divers enjeux :

    1/ Enjeu stratégique et industriel

    S'agissant de composants destinés à la défense nationale, le maintien de la production actuelle sur le sol français est un aspect important.

    Par ailleurs, l'évasion de nos sites de production dans le cadre de délocalisations participe à la désindustrialisation du pays, lequel voit ainsi sa dépendance toujours augmenter.

    2/ Enjeu social et économique

    2500 emplois ont déjà été détruits ces 10 dernières années sur le site !

    La perte de cet établissement entraînerait la destruction de 200 emplois qualifiés, dévitalisant le bassin de vie en impactant négativement le commerce et les services, et confrontant les salariés et leurs familles à l'angoisse du chômage.

    A l'inverse, la production de NEH permettrait de créer de nouveaux emplois, en plus de la pérennisation de ceux existants.

    3/ Privatisation – délocalisations

    La privatisation de la SNPE se traduit par une réorganisation profonde de ses activités, sous la pression de « la concurrence libre et non faussée » et des contraintes budgétaires impliquées par la politique d'austérité. Et rien ne garantit que le redéploiement des activités à l'échelle mondiale ne se fasse sous le seul objectif de la recherche du profit, sans tenir compte de l' intérêt général de notre pays ni des enjeux économiques et sociaux locaux.

    4/ Enjeu environnemental

    Il faut noter que nous sommes pour l'instant sans informations précises sur :

    • la nocivité éventuelle du NEH en lui-même,

    • son impact positif sur le niveau d' émissions toxiques lors de sa combustion dans les moteurs diesel.

    Même si la solution d'une production locale de NEH ne permet pas d'apporter une amélioration sur le plan écologique (le classement Seveso étant dans cette hypothèse maintenu), elle ne dégrade pas non plus la situation environnementale actuelle.

    De surcroît, la production de NEH à Bergerac permettrait d'éviter de créer quelque part ailleurs une nouvelle zone classée.

    Conclusion

    De nombreux acteurs politiques se sont succédé sur le site.

    En particulier, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, avait promis (dans une « lettre » de 2 lignes...) de se saisir du dossier dès son élection.

    La seule réponse que les syndicats ont finalement obtenue depuis est l'annonce par le PDG de l'entreprise que la production de NEH, tout comme celle de coton-poudre, ne serait pas lancée à Bergerac.

    En tant qu'actionnaire à près de 100%, c'est à l'Etat que la chaîne de décision remonte directement : c'est donc le gouvernement qui a tranché, faisant un choix politique qui n'est pas en faveur des salariés.

    Or, ce sont les employés qui produisent, ce sont eux qui créent une richesse dont la part qui leur revient ne cesse pourtant de diminuer.

    Au PG et au Front de Gauche, nous refusons que la logique du « laisser-faire », qui revient en fait à celle du profit à tout prix, décide du sort de centaines de salariés, en même temps que de la fuite à l'étranger de nos activités industrielles.

    Pour nous, le problème se pose en termes d'indépendance nationale, de politique industrielle, et cela toujours dans le cadre de la planification écologique.

    Nous ne croyons donc pas, comme le suggère l'agence Périgord-Développement, que le site ait vocation à accueillir d'autres installations classées Seveso : faut-il rappeler que le site se trouve en zone urbaine ?

    Nous disons aussi clairement que la privatisation de la SNPE doit être ré-examinée à la lumière de ces enjeux.

    La reconversion de l'activité en une production ne faisant pas l'objet d'un classement Seveso aurait eu bien sûr notre préférence. Mais dans l'attente d'une telle perspective, le maintien des emplois demeure pour nous une priorité, à la conditions qu'il ne suppose pas d'aggravation des risques encourus par les salariés et les populations avoisinantes.

    C'est pourquoi nous apportons notre soutien aux employés d'Eurenco dans leur combat pour la survie de leur site, et, n'en déplaise à M. Gendry, nous les félicitons pour leur « esprit revendicatif » !

    Un outil pour se battre

    Le soutien ne suffit pas : il faut des outils concrets qui leur permettent de défendre leurs droits.

    C'est pourquoi nous militons, dans le cadre de la campagne du Front de Gauche contre l'austérité, pour l'application des « 25 premières mesures pour changer d'orientation », parmi lesquelles la proposition N° 16  prévoit les dispositions suivantes :

    "Une loi d’interdiction des licenciements économique dans les entreprises en bonne santé financière doit être mise en place. En outre, dans toutes les entreprises, face aux projets de suppressions d’emploi, les représentants des salariés doivent disposer d’un droit de veto suspensif permettant l’examen de la situation de l’entreprise et des alternatives économiques possibles, avec un droit de préemption des salariés sur leur entreprise en cas de dépôt de bilan ou de délocalisation pour reprendre à leur compte la production de ces entreprises sous des formes coopératives ou d’économie sociale, et avec un droit de mobilisation des crédits bancaires pour réaliser un plan de développement de l’entreprise. Favoriser cet accès au crédit sera l’un des rôles du Pôle financier public."

    Voilà une des réponses que la « radicalité concrète » que nous défendons peut apporter aux salariés d'Eurenco, et qui leur permettrait de se ré-approprier leur avenir.

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    La situation du site de Bergerac de l'entreprise Eurenco, ex-société nationale des poudres et explosifs (SNPE), porte sur des enjeux multiples, à commencer par le devenir des 200 personnes qui y travaillent.

    Face aux menaces sur l'avenir du site, la CGT a fait deux propositions, auxquelles les autres syndicats se sont ralliés:

    • créer une unité de production de NEH (additif pour carburant diesel)

    • regrouper à Bergerac la production de coton-poudre, dont une partie est actuellement effectuée en Finlande.

       

    Pour apprécier la situation, nous vous proposons ci-après une synthèse des principaux éléments du dossier.

     

    1/ ORGANIGRAMME DE L'ENTREPRISE


     

     Il ressort clairement de l'organigramme que, l'Etat étant actionnaire à près de 100% de la SNPE et d'Eurenco, la chaîne de décision dépend directement du gouvernement.

     

     

     

    2/ BREF HISTORIQUE

    1914 : création de PNB, pour fournir les produits nécessaires à la fabrication des munitions lors de la 1ère guerre mondiale.

    1972 : création de la SNPE (Société Nationale des Poudres et Explosifs)

    Plusieurs pôles de production :

     

                • militaire (poudre pour munitions)

                  Cette production a été délocalisée en Suède et en Finlande en 2007 lors de la création d'Eurenco.

                • chimique

                • pharmaceutique

                • explosifs civils

                • vernis à ongle (nitrocellulose)

                   

    Le site employait encore environ 1250 personnes dans les années 80.

     

    2007 : création de la société Eurenco à partir de la SNPE

     


    3/ PRODUCTION ACTUELLE

    Actuellement, il reste une production unique : celle des charges modulaires d'obus de canon (étui combustible servant à la propulsion des têtes d'obus, lesquelles sont mises en place par GIATT dans leurs usines).

    Le site de Bergerac dispose d'une « colonne de traitement des acides », anciennement propriété de Bergerac- NC, rattachée maintenant à Eurenco, et servant au traitement du coton-poudre entrant dans la composition des charges modulaires.

    C'est cette colonne qui pourrait servir à la production du NEH (cf. §5).

     

    Classement du site

    Tout le site est classé Seveso 2 « seuil haut » :

    • risques d'explosion

    • risques d émanations toxiques

    • risques de pollution du sol et des eaux

     

    4/ SITUATION ET PERSPECTIVES

    Dans le cadre de la privatisation de la SNPE, Eurenco et l'ensemble des sociétés qui en dépendent sont devenues, comme la société mère, des sociétés de droit privé.

    Il est actuellement envisagé par la direction d'Eurenco de vendre le site de Bergerac à un groupe constitué par :

    • le suisse Nitrochimie-RUAG,

    • l'allemand Rheinmetal

    • et la société Nexter, filiale de GIATT, cette dernière étant en cours de privatisation.

    Il est à noter que Rheinmetal fabrique aussi des charges modulaires, ce qui provoquerait un doublon sur cette production, pouvant entraîner la disparition du site de Bergerac.

    Pour l'heure, la direction a annoncé que le carnet de commande actuel offre une visibilité de production de 2 ans pour le site.

     

    La situation financière

    1 million d'euros de bénéfice en 2011 sur la division charges modulaires.

    Activité coton-poudre (Manuco à Bergerac et Vithavuori en Finlande) déficitaire (voir §6).

     

    5/ LE PROJET DE PRODUCTION DE NEH

    Le NEH (nitrate d' éthylhexyl) est un additif pour carburant diesel automobile, permettant :

    • l'amélioration des performances du moteur

    • la diminution de l'encrassement des moteurs

    • la baisse des émissions polluantes

    Eurenco est actuellement leader européen sur cette production, concentrée pour l'heure sur leur site de Sorgues dans le Vaucluse (50 millions d'euros de CA, 50 emplois).

    La production est vendue aux entreprises pétrolières qui s'en servent pour leur gamme d'offre en carburants.

    Il est à noter que le site de Sorgues est au maximum de ses capacités de production alors même que la demande n'est pas satisfaite.

    C'est pourquoi l'initiative syndicale visant à accueillir la production de NEH sur le site de Bergerac a rencontré un intérêt certain, et a semblé de ce fait embarrasser la direction.

    (Remarque : à Bergerac, dans la mesure où c'est la colonne d'acide, à l'origine du classement Seveso, qui assurerait la production de NEH, le classement du site serait maintenu).

    La direction de la SNPE n'a pas caché envisager la création d'un nouveau site de production de NEH, mais plutôt aux USA ou en Asie, pour, dit-elle, se rapprocher des marchés clients.

     

    Les investissements

    Un investissement de l'ordre de 2 millions d'euros serait nécessaire selon la CGT, pour créer l'unité de production de NEH.

    Cette somme est bien faible au regard de ce que pourrait rapporter la nouvelle production, de l'ordre de 25 millions par an.

     

     

    6/ PROPOSITION DE REGROUPEMENT DE LA PRODUCTION DE COTON-POUDRE

     La production de coton-poudre, déficitaire en Finlande chez Vithavuori, pourrait être regroupée sur Bergerac dans l'unité Manuco, l'effet d'échelle (par l'accroissement du volume produit au même endroit) permettant de baisser les coûts de production, d'atteindre l'équilibre opérationnel et de créer 20 emplois.


    7/ REFUS FINAL DE LA DIRECTION

    Après avoir longtemps refusé de donner une indication sur la suite qu'elle entendait donner à la proposition des syndicats, se contentant de dire que « Bergerac n'était pas exclu de la réflexion » et en mettant en avant que « le site avait des avantages et des inconvénients », la direction a fini par annoncer fin 2012 qu'il n'y aurait pas de production de NEH sur le site de Bergerac :

    Article de Sud-ouest – 5 janvier 2013

    Pas de NEH sur le site de la SNPE

    Il n'y aura pas de production de NEH (Nitrate d'éthylhexyl, un additif au carburant diesel), ni même de fabrication de coton-poudre sur le site de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) en 2013.

    L'année dernière, le PDG d'entreprise, Antoine Gendry, a multiplié les prétextes pour justifier son refus de voir le NEH s'implanter sur le site de l'ex-Poudrerie, jugé « enclavé », pourvu d'une « position non stratégique » et « doué d'un esprit revendicatif ». Face à l'inquiétude des salariés et la mobilisation des syndicats, le maire de Bergerac a récemment interpellé le ministre du Redressement productif sur « la gravité et l'urgence de la situation ». L'invitation adressée à Arnaud Montebourg tient toujours en 2013. 

     

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