•  Dimanche 25 Janvier 2015

      Eric Coquerel, coordinateur politique du PG

    syriza_logo.jpg Nous saluons la large victoire de Syriza. Elle constitue un jour historique. C’est un jour historique pour le peuple Grec, premier en Europe à rompre le joug de l’austérité. C’est un jour historique pour tous ceux qui ont espoir de rompre pour de bon avec l’Europe des Traités libéraux, seule solution si on veut refondre une Europe du progrès humain. C’est un jour historique pour l’autre gauche : elle voit ainsi crédibilisées ses ambitions de former des majorités et de gouverner avec tous ceux qui entendent rompre avec l’ancien monde, celui des libéraux de droite et des socio-libéraux comme de l’extrême-droite.

    La victoire de Syriza nous ouvre la voie : à Podemos de s’y engouffrer en Espagne avant que nous ne fassions de même en France. Le meeting de Japy du 19 janvier unissant front de Gauche, EE-LV, Nouvelle Donne, socialistes affligés et d’autres, a montré que des forces sont disponibles pour peu qu’elles sachent se tourner vers le peuple et l’implication citoyenne.

    Dans l’immédiat, Syriza peut être assuré de notre solidarité contre les agissements de la Troïka qui ne va pas avoir de cesse de faire rentrer la Grèce d’Alexis Tsipras dans le rang. Aux côtés de nos camarades, nous exigeons immédiatement le moratoire de la dette grecque, préalable à toute discussion. Nous exigeons de François Hollande qu’il reconnaisse le choix souverain de la Grèce et appuie au niveau de l’Union Européenne le mandat que se voit confier Alexis Tsipras par son peuple.

     

     

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  • |  Par Henri Pena-Ruiz

     

    Paris, Place de la République, nuit du 7 Janvier 2015. Des dizaines de bougies vacillent au pied de Marianne. La République est en deuil. Qui pourra dire l'accablement, cette tristesse dans tous les yeux, cette impossibilité de former des paroles qui ne paraissent pas dérisoires? On prend soudain la mesure du crime. Les fanatiques ont voulu tuer le courage, l'humour critique, l'insolence salutaire, ces audaces de l'art et de la satire qui parlaient vrai et clair.

    Et ce alors que la complaisance électoraliste inventait le politiquement correct pour travestir la trahison en réalisme, en expressions confuses, en formules ambigues. Car enfin confondre l'esprit critique avec la stigmatisation, la culture avec le culte, la fermeté du droit avec la violence arbitraire, c'est brouiller le sens des principes et encourager leurs adversaires. De même réduire la laïcité à l'égalité des religions et non de toutes les convictions, c'est discriminer l'humanisme athée ou agnostique.           

    Paradoxe. C'est l'humour impertinent qui  a tenu lieu de clarté politique, quand trop de responsables se sont livrés à l'incantation de principes qu'ils n'osaient plus défendre concrètement. Chez Cabu, chez Charb, chez Honoré, chez Tignous, chez Wolinski, héros ordinaires de la clarté comme du courage, la liberté ne s'encombrait pas d'opportunismes ou de silences partisans. Elle jaillissait avec la fraîcheur du regard sans concession, la force d'un absolu dit hâtivement "irresponsable", mais assumé comme tel à rebours des  lâchetés intéressées. Oui les dessinateurs de Charlie étaient les "instituteurs du peuple" chers à Victor Hugo. Leurs caricatures géniales surgissaient de la conscience spontanée qui pointe l'inqualifiable et le donne à voir sans autre violence que celle du fanatisme dénoncé. On riait devant le dessin et sa légende, car il visait juste en passant à la limite, mais selon un clin d'oeil complice qui n'avait rien de cette violence pointée du doigt.

    Ces hommes de culture ne voulaient nullement faire la leçon. Ils incarnaient la liberté vive de l'être humain, cette sorte de langage sans façon qui convoque la pensée dans le sourire provoqué, et produit la conscience émancipée.  Ces artistes modestes et tendres n'étaient jamais méchants, mais toujours féroces avec l'inhumanité qu'ils dessinaient sans complexe ni fausse pudeur. Ils dénonçaient l'intolérance et le racisme, la xénophobie et la bêtise meurtrière. Ils s'inscrivent désormais dans la "tradition des opprimés" chère à Walter Benjamin. Ils côtoient Jean Calas et le Chevalier de Labarre, Giordano Bruno et Michel Servet, suppliciés au nom de la religion. Ils sont les héritiers de Voltaire, qui "écrasait l'infâme" dans l'humour du Dictionnaire philosophique, de Diderot qui dénonçait le fanatisme dans La Religieuse, d'Averroès qui invitait à lire le Coran avec distance dans le Discours décisif.

    Cabu, Charb, Honoré,Tignous et Wolinski n'ont jamais confondu le respect de la liberté de croire, conquis par l'émancipation laïque, et le respect des croyances elles-mêmes. Ils ont su qu'on peut critiquer voire tourner en dérision une religion, quelle qu'elle soit, et que ce geste n'a rien à voir avec la stigmatisation d'un personne en raison de sa religion. Ils ont pratiqué la laïcité par la liberté de leur art, sans l'affubler d'adjectifs qui attestent une réticence hypocrite. Ni ouverte ni fermée, leur laïcité avait l'évidence nette de leurs dessins créateurs. Car ils savaient que l'indépendance des lois communes à l'égard de toute religion est la condition des libertés  comme de l'égalité, mais aussi celle d'un cadre commun à tous, capable d'unir sans soumettre. Ils savaient, comme le rappelle Bayle, qu'il n'existe de blasphème que pour ceux qui vénèrent la réalité dite blasphémée. Dans un état de droit laïque nul délit de blasphème n'est légitime. Quant aux responsables religieux qui naguère ont poursuivi en justice Charlie Hebdo ils ne manqueront pas de verser des larmes hypocrites et de défendre en paroles la laicité et la liberté. Duplicité. En tenant à faire du blasphème un délit ils ont témoigné de leur conception rétrograde et pris une très lourde responsabilité morale.

    Cabu, Charb, Honoré,Tignous et Wolinsky savaient et montraient clairement que les fidèles des religions ne peuvent être confondus avec leurs délinquants. Ni le christianisme avec Torquemada qui envoya au bûcher tant d'"hérétiques" ou avec les poseurs de bombe qui le 23 Octobre 1988 firent 14 blessés graves en incendiant le cinéma Saint-Michel qui projetait La dernière tentation du Christ. Ni le judaïsme avec Baruch Goldstein qui le 25 Février 1994 abattit à Hébron 29 palestiniens ou avec Yigal Amir qui assasina Yitzhak Rabin le 4 Novembre 1995 après avoir vu dans un verset de la Bible une incitation au meurtre. Ni l'Islam avec les fous de Dieu qui le 11 septembre 2001 précipitèrent des avions contre les Twin-Towers de New York, causant la mort de plus de 3000 personnes, ou avec les tortionnaires de l'Etat Islamique qui violent les femmes et décapitent des journalistes.

    Cabu, Charb, Honoré,Tignous et Wolinski nous manquent déjà, d'une absence cruelle qui nous fait mesurer ce qu'ils apportaient à l'humanité rieuse et pensante, à la lucidité collective, à la conscience libre. Et avec eux nous manquent toutes les personnes qui ont subi cette mort aveugle, soit en s'opposant courageusement aux tueurs, comme les policiers, soit en se trouvant là, en conférence de rédaction ou à l'accueil.

    Si nous voulons être Charlie, vraiment, nous devons bannir toute tentation de transiger sous quelque prétexte que ce soit avec les principes de notre République. Des principes conquis dans le sang et les larmes, à rebours de traditions rétrogrades qui n'épargnèrent aucune culture, aucune région du monde. Liberté, égalité, fraternité. Et laïcité, plus que jamais.

    Henri Pena-Ruiz

     dernier ouvrage paru: Dictionnaire amoureux de la laïcité (Editions Plon)

    (Prix National de la laïcité 2014)

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  •  Les élections départementales de mars 2015 seront un test politique important.

    Elles interviendront dans un contexte d’aggravation de la politique libérale conduite par le président de la République et son gouvernement, une politique au service du MEDEF dont le cours autoritaire face aux luttes populaires renforce le discrédit sans précédent de l’exécutif.

    La crise politique s’aggrave de jour en jour, la base sociale du président et de son premier ministre ne cesse de se réduire. Ce pouvoir est aujourd’hui minoritaire dans le coeur de celles et ceux qui restent attachés aux valeurs de la gauche. Minoritaire dans le peuple, sans majorité absolue à l’Assemblée Nationale, battu au Sénat, l’exécutif n’a pas la légitimité pour appliquer une politique, contraire à ses engagements électoraux, qui divise et décourage le monde du travail, les classes populaires et la jeunesse.

    Cette crise politique est désormais une crise de régime, celle de cette monarchie présidentielle
    qu’est la 5ème République.

    Pour les populations déjà durement éprouvées, les conséquences sont très lourdes. Les départements sont en effet un maillon essentiel des politiques publiques dans notre pays. Avec 72 milliards d’euros de dépenses chaque année, ils gèrent notamment toutes les politiques sociales : assistantes sociales, versement des allocations de solidarité (RSA, APA, PCH, …), placement et suivi des mineurs étrangers, politiques en direction de l’enfance en danger, PMI,
    etc …

    Cette situation est d’autant plus dangereuse qu’elle ouvre la voie au retour d’une droite confortée dans ses choix réactionnaires ; elle permet au Front national en masquant ses véritables objectifs, de se présenter comme une alternative.

    Le Front de gauche s’oppose à la fois à la politique d’austérité menée par le gouvernement et
    à l’offensive de la droite et de l’extrême droite.

    En dépit de multiples protestations, l’existence même des départements est menacée. Manuel
    Valls passe en force.

    Pourtant le nouveau découpage des cantons est l’objet de nombreux recours auprès de la justice, le sort réservé aux départements en liaison avec la mise en place des métropoles n’est pas connu et les compétences des conseillers départementaux n’ont pas encore été clarifiées.
    La réforme territoriale mise en place cherche uniquement à répondre aux impératifs sans fin de compétitivité des grandes entreprises, par la mise en concurrence des territoires, l’éloignement des citoyennes et des citoyens de leurs élu-e-s, la mise en cause des services publics pour préparer leur externalisation et le transfert de tout ce qui est rentable pour satisfaire aux exigences financières des groupes privés. Elle rompt avec les principes républicains d’égalité et de solidarité territoriale. Le soi-disant « choc de simplification » est une recentralisation qui se fait au détriment du bien commun que constitue la démocratie locale. Il s’agit en réalité d’un processus « dé-constituant » qui mine toujours plus la souveraineté populaire.

    Cette réforme s’inscrit dans le cadre des politiques d’austérité qui cherchent à soumettre toute
    l’Union européenne aux exigences des marchés. Les collectivités territoriales sont sommées de réduire leurs dépenses et leurs effectifs, condamnées à voir leurs dotations drastiquement réduites alors qu’elles assurent 70% de l’investissement public et jouent un rôle indispensable en période de crise pour les populations.

    Déjà des coupes budgétaires touchent de nombreux secteurs. Le financement des associations, les politiques culturelles et sportives sont remises en cause. En supprimant « l’entrave à la concurrence » que constitue la clause de compétence générale des collectivités, le gouvernement est cohérent : il s’inscrit dans le cadre de la négociation du Grand Marché Transatlantique (TAFTA).

     

    Il faut ouvrir une autre voie.

    Le FdG veut être un outil au service de cet objectif

     

     

    Le Front de gauche appelle à susciter la plus large implication citoyenne possible, bien au delà des partis politiques, de celles et ceux qui opposent la nécessité de politiques alternatives aux choix de ce gouvernement, qu’il s’agisse de syndicalistes, de personnalités de la vie associative ou de simples citoyen-ne-s engagé-e-s.

    Mobilisons-nous pour sauvegarder et promouvoir les politiques publiques de solidarité que nos élu-e-s se sont efforcé-e-s de mettre en oeuvre dans de très nombreux territoires, pour faire échec aux politiques d’austérité et à la réforme territoriale. Mobilisons-nous pour développer une démocratie de proximité, ajustée aux besoins et à l’expérience des citoyens.

    Nous les appelons à ne pas traduire leur déception par l’abstention, à contribuer par leur vote à faire émerger une alternative de transformation sociale et écologique dans tout le pays, à faire élire de nombreuses élues et élus qui défendront ces orientations dans les collectivités locales en empêchant la droite et l’extrême-droite de gagner la très grande majorité des départements.

    Au plan national nous entendons prendre appui sur ces élections pour mettre en mouvement une force capable de construire l’alternative nécessaire à gauche, en nous appuyant sur les luttes et les résistances qui s’opposent à la politique suivie et que nous entendons contribuer à développer.

    Rien n’est possible sans la mise en mouvement du peuple, sans la mise en mouvement des citoyennes et des citoyens qui aspirent à un renouveau de la politique. C’est sur ces bases que le FdG entend impulser des candidatures citoyennes dans tout le pays. Nous n’entendons pas le faire seuls. C’est pourquoi nous, l’ensemble des composantes du FdG, nous nous adressons à tous nos partenaires potentiels de la gauche et de l’écologie qui refusent la politique du gouvernement.
    Nous voulons construire ces candidatures avec celles et ceux dont l’engagement associatif ou syndical témoigne de la volonté d’imposer une autre politique. Ensemble nous pouvons résister à l’austérité, promouvoir la démocratie locale et l’intervention citoyenne, contre la réforme territoriale. Nous voulons gagner des élus prêts à agir sur ces bases pour construire de nouvelles majorités anti-austérité dans les Conseils Départementaux. Le FdG invite toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche à construire des candidatures de large rassemblement en s’appuyant sur des assemblées citoyennes, au niveau des cantons, pour discuter et décider dans la concertation du contenu des propositions et des candidatures. Cette démarche contribuera à impulser une dynamique populaire indispensable pour gagner.


    Le FdG propose que l’ensemble de ces candidatures soit identifié nationalement par une appellation et des propositions inscrites dans un document qui fasse référence. Dans chaque département ces candidatures se présenteront comme une alternative à celles des forces qui soutiennent la politique gouvernementale.


    Le FdG entend contribuer à cette construction commune en proposant des actions et des
    mesures permettant de répondre aux urgences sociales et écologiques actuelles.


    -Agir contre les politiques d’austérité dans les départements, contre la réduction des dotations
    aux collectivités locales imposées par le gouvernement, contre les diktats de l’Europe.


    -Dans l’esprit de la VIème République à laquelle nous aspirons, combattre la réforme territoriale et donner plus de pouvoirs aux citoyens par une démocratie participative de proximité. Construire une véritable coopération de projets entre les territoires, basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Nos élu-e-s respecteront des principes susceptibles de rétablir la confiance en la politique par de bonnes pratiques de gestion, la transparence des décisions, la participation citoyenne, les compte rendus de mandat, l’exigence de probité, la lutte contre le trafic d’influence, et tendre vers le non cumul des mandats.

    -Soutenir les mobilisations contre l’austérité, ainsi que celles qui promeuvent un nouveau type
    de progrès humain durable, non productiviste, respectueux de la planète, tourné vers la
    satisfaction des besoins sociaux, l’égalité hommes-femmes.


    -Affirmer notre solidarité avec les mouvements sociaux contre la répression patronale ou
    gouvernementale et la criminalisation de ces mouvements.

     

    Définir les grands axes d’une politique alternative à l’échelle des territoires :


    - Réforme globale de la fiscalité locale permettant plus de justice et mettant à contribution les
    actifs financiers des grandes entreprises.
    - Construction entre les départements, les communes et l’État, de politiques publiques de
    solidarité et notamment d’un véritable service public d’aide à la personne dans lequel l’Etat
    assurerait la responsabilité du financement des allocations sociales en se basant sur la
    solidarité nationale.
    - Mesures d’urgences pour les collectivités qui sont asphyxiées financièrement, en leur
    permettant l’accès à des crédits à taux bas, comparables à ceux que la BCE distribue aux
    banques (0,05%) et en refusant le paiement des emprunts toxiques.
    -Engager une transition écologique dans chaque département en matière de transports publics,
    de soutien à l’agriculture paysanne, de protection de la biodiversité, de gestion naturelle des
    massifs forestiers, de désobéissance aux règles européennes de libre échange et de
    privatisation des sous-sols (GMT-TAFTA)…
    -Nous refusons les projets qui ne répondent pas à l’intérêt général et sont écologiquement
    nuisibles et exigeons le recours au référendum quand un projet local est contesté.
    Le 17 décembre 2014

     

     

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  • Déclaration sur les élections départementales adoptée au CN du PG le 30 novembre

    Mardi 2 Décembre 2014
      Parti de Gauche

    LogoPGFDGhori.jpg 

    Pour une autre politique citoyenne, écologique et sociale pour le Département.

    L’heure est grave. Notre pays s’enfonce dans la crise et dans la déprime généralisée. Face aux défis de notre temps, alors que les ressources et la bonne volonté du pays sont immenses, l’énergie populaire est étouffée par une vie politique archaïque et des solutions périmées. La monarchie présidentielle, le productivisme le plus aveugle, la misère et le chômage de masse semblent être le programme indépassable du PS et de l’UMP. Dans ce contexte, l’extrême droite semble seule mobilisée. La faveur des importants l’accompagne pour pousser le peuple à se déchirer dans la haine religieuse et ethnique. Quel avenir absurde ce serait là !

    Nous ne l’acceptons pas. Nous ne nous résignons pas. Nous voulons un autre futur pour nous et nos enfants.

    Le temps d’un nouveau souffle est venu. Nous voulons le proposer au peuple tout entier. Les prochaines élections départementales nous donnent un moyen d’agir en toute démocratie, sans violence, par le débat et la conviction mutuelle. Quels que soient les votes du passé, elles peuvent contribuer à rassembler une majorité changeant le cours de l’histoire de notre pays.

    C’est pourquoi nous proposons de présenter des candidatures communes aux prochaines élections départementales. Nous partons de l’idée suivante : ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous sépare. Pour autant nous refusons la politique sociale, économique et environnementale du gouvernement. Nous combattons la politique de la droite et de l’extrême droite. Nous avons une autre idée qu’eux de ce qu’il faut faire pour nos vies. Pour cela nous voulons créer un rassemblement autonome agissant en dehors des partis qui soutiennent la politique du gouvernement Valls-Hollande ou celle que propose l’UMP ou l’extrême droite. Pour le Parti de Gauche cette indépendance des libéraux de gauche comme de droite se fera aux deux tours. Un rassemblement placé sous le contrôle direct des citoyens.

    Voici comment nous proposons d’agir. Voyons d’abord le projet.

    Rendre le pouvoir aux citoyennes et aux citoyens

    Le pouvoir de l’Etat est confisqué par une minorité qui renie ses engagements de campagne, gouverne contre les citoyens et au profit des lobbys. Nous voulons que le pouvoir revienne aux citoyennes et aux citoyens dans les décisions publiques. Ainsi nous rejetons la réforme territoriale décidée par le gouvernement et préparée dans les hautes sphères de l’Etat sans aucune consultation populaire. Pourtant n’est-ce pas au peuple de décider de l’organisation territoriale de la France ? Nous défendrons dans les prochaines élections départementales l’instauration d’une véritable démocratie décentralisée. Cela commencera dès notre campagne par la mise en place d’assemblées citoyennes de canton pour co-élaborer le projet départemental et désigner les candidatures qui représenteront cette nouvelle méthode d’action ! Chaque personne investie par les votes de nos assemblées s’engagera à associer les habitants à ses prises de décisions à travers la tenue d’assemblées citoyennes, de compte rendu de mandat et des consultations populaires (Votations, referendum…) autant que nécessaire. Elles s’engageront publiquement à refuser le cumul de mandats électifs tel que défini dans la charte Anticor.

    Amorcer enfin la transition écologique

    Nous ne nous résignons pas à voir la catastrophe écologique s’aggraver chaque jour dans l’indifférence générale de ceux qui dirigent notre pays. Le réchauffement climatique a aujourd’hui commencé. Il y a urgence. Chacun doit prendre ses responsabilités là où il se trouve. Nous engagerons la transition écologique de notre département. Nous savons comment faire en menant une politique volontariste de développement et gratuité des transports publics et en agissant pour limiter les déplacements contraints entre le lieu de travail et le domicile; en soutenant une agriculture paysanne de proximité et en combattant l’artificialisation des sols; en favorisant la biodiversité et en incluant des règles sociales et écologiques aux marchés publics et aux aides du département. Avec nous, le département mettra au poste de commande l’intérêt général humain, notamment en ce qui concerne le cycle de l’eau et de la biodiversité !

    Rompre avec la politique austéritaire

    Nous rejetons les politiques économiques qui font de l’austérité et du remboursement de la dette publique le seul horizon proposé à la France et à nos jeunes. Elles nous conduisent seulement à l’appauvrissement progressif d’une partie croissante de la population. Nous refusons le pacte de responsabilité qui a transféré 40 milliards dus par les actionnaires sur les familles. La solution n’est pas dans le dogme de la croissance à tout prix, mais dans la relance d’activités socialement utiles et écologiquement soutenables. Ainsi, nous rejetons les Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII). Dans tous les cas nos candidats devront s’engager à refuser les passages en force qui provoquent les violences et la haine. Nous le disons fermement: lorsqu’il y a un projet d’aménagement contesté c’est à la population de trancher. Nous voulons un département qui fasse vivre les valeurs de partage et de solidarité. Nous nous mobiliserons aux côtés des citoyennes et des citoyens contre la baisse des dotations publiques de l’Etat et défendrons les mesures de solidarité pour les populations les plus précaires. Nous développerons des services publics de proximité et gratuits, en particulier dans les zones rurales et dans les quartiers périphériques où sont empilées les populations pauvres. Nous défendrons l’emploi et les entreprises menacées de fermeture en soutenant notamment les reprises en Société Coopératives et Participatives. Notre soutien sera sans faille pour soutenir les productions locales dans tous les domaines car nous savons faire à proximité et il est absurde de déménager sans cesse le monde ! Notre approche en matière de développement partira des besoins vitaux et indispensables tels la santé et le logement et non des grands projets inutiles ou des opérations de prestige ruineuses comme les jeux olympiques que veut le président de la République !

    Voyons à présent la méthode pour agir efficacement.

    Pour réussir nous proposons d’établir une charte nationale qu’ensuite nous déclinerons dans chaque département.

    1) Nous voulons être identifiés sans ambiguïté au plan local comme national. Au plan local nous présenterons des candidatures citoyennes présentées par des assemblées citoyennes réunies par canton en respectant une cohérence départementale. Ces assemblées désigneront les candidatures. Celles-ci pourront être proposées individuellement devant l’assemblée elle-même ou proposées par les partis et mouvements qui soutiendront cette démarche. Pour le second tour nous proposerons que ce soit elles qui décident de la position commune au second tour. De son côté, chaque parti pourra évidemment se prononcer pour son propre compte. Ce qui implique que le ou la candidat-e ne devra exprimer de point de vue engageant l’assemblée citoyenne.

    2) Evidemment, toutes les candidatures seront publiquement présentées en contradiction claire et publique face aux partis qui soutiennent l’austérité ou la politique productiviste et libérale, que ce soit les forces de l’actuel gouvernement, à commencer par le PS, et l’UMP ou le FN. Pour qu’il n’y ait aucune ambigüité ni aucune récupération ou usurpation nous lançons cet appel pour qu’il soit entendu et mis en œuvre dans tout le pays. Car nous voulons que nos candidatures soient reconnaissables partout, indépendamment des prises de positions que les partis prendront comme c’est bien leur droit. Pour cela l’appartenance à notre mouvement doit être reconnaissable par un intitulé national commun, nous proposons d’opposer à la majorité gouvernementale une Majorité Citoyenne. Pour la clarté et la sincérité des candidatures et du vote, cette méthode doit être la même dans chaque canton d’un même département.

    Cette exigence de clarté, de sincérité et de respect de la décision collective citoyenne est au cœur de notre proposition. A partir de là, notre démarche a vocation à rassembler toutes celles et tous ceux, citoyennes et citoyens, militant-e-s associatifs ou syndicaux, qui veulent construire un autre avenir, pour une autre politique citoyenne, écologique et sociale dans les départements.

     

     

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  •  Mercredi 12 Novembre 2014

      Eric Coquerel

    affiche_15_nov_paris.jpg
    La première votation citoyenne sur le droit de révocabilité des élus initiée par le seul PG a démontré toute sa pertinence. Au-delà du résultat, son impact dans la population révèle surtout un peu plus la crise de régime. La prochaine votation fera mieux encore si, comme nous le souhaitons, elle est portée avec nous par d’autres organisations. La dynamique militante du PG n’est pas pour rien dans ce succès, mais le contexte est indiscutablement porteur. Chaque semaine apporte des éléments qui délégitiment la caste politique qui se partage l’essentiel des pouvoirs. A peine le verbiage libéral de François Hollande sur TF1 s’était envolé avec le vent – qui se souvient encore de cette nullissime intervention qui ne date pourtant que d’une semaine ? – que le déjeuner entre Jouyet et Fillon a symbolisé les accointances entre libéraux. Bien sûr, les rencontres entre responsables politiques de bord opposé ne sont pas chose nouvelle, mais chacun sent bien que ce déjeuner entre Fillon et son ancien ministre, aujourd’hui Secrétaire général de l’Elysée, symbolise un entre-soi d’une autre nature. En réalité, plus rien ne les sépare si ce n’est des rivalités d’autant plus violentes, parfois à l’intérieur du même clan, qu’elles n’ont plus aucun soubassement politique. Dans les couloirs du pouvoir les couteaux s’aiguisent, les mauvais coups se préparent mais chacun sent que cette guéguerre nauséabonde ne changera rien à sa vie. Le théâtre d’ombre de la 5ème République est en train de s’effondrer et François Hollande en est le fossoyeur involontaire. Après tout, voilà le service involontaire qu’il pourrait rendre au pays. Encore faut-il que sa Présidence ne nous prépare pas au pire. De ce point de vue aussi la votation citoyenne aura été un révélateur utile : les réactions de Florian Philippot ou les tentatives d’interdiction du Maire FN de Fréjus auront confirmé que leur parti est à la fois du côté du système et que ses traditions non républicaines s’accommodent fort bien, comme le PS et l’UMP, de la 5ème. Peut-être justement parce que la monarchie présidentielle est étrangère, au fond, à la République.

    Ouverte avec succès par la votation, la période du mi-mandat (élu le 6 mai, Hollande a été investi officiellement le 15 mai) va donc se clore dans la rue avec plusieurs manifestations en France dont deux de grande ampleur à Paris et Toulouse. Ces initiatives se répondent et se complètent, car dans les deux cas c’est bien de souveraineté populaire dont il est question. Qu’on ne s’y trompe pas, la politique d’austérité et de l’offre n’a pas seulement l’impact économique et social désastreux que l’on sait : elle donne la main au marché et au capital au détriment du peuple. La règle d’or inscrite dans le TSCG qui attribue à Bruxelles le droit de contrôler les budgets nationaux en est la démonstration. Sur l’autel du libéralisme, les peuples sont privés du pouvoir et se serrent la ceinture au profit de la finance. Les deux sont liés et dépendants. Le retour du peuple au premier plan est donc la seule solution pour contester l’austérité.

    De ce point de vue les nouvelles sont encourageantes : aux quatre coins de l’Europe et quasiment dans le même temps, les peuples relèvent la tête. Les manifestations de masse contre l’austérité se répondent du nord au sud du continent : de Bruxelles à Rome, d’Athènes à Londres… Les traductions de ce double rejet – de la politique austéritaire et de ceux qui la mènent – commencent à rencontrer des traductions politiques potentiellement majoritaires : Syriza bien sûr mais aussi Podemos, en tête dans les sondages devant le PSOE et dont le premier congrès se clôt samedi sur une place populaire de Madrid. Autant de bonnes nouvelles qui montrent qu’une autre voie est possible. C’est ce que diront avec force ce même samedi, à Paris et ailleurs, celles et ceux qui répondront à l’appel du collectif 3A pour un rassemblement inédit par la diversité des nombreux syndicats, partis et associations qui le composent. Après les urnes, tous dans la rue le 15 novembre !

     

     

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