• Mercredi 26 Juin 2013

    Le Parti de Gauche : Sylvie Aebischer, Boris Billia et Stéphane Deux-Cents

    evasion

    - La fraude fiscale : le pillage organisé du budget des Etats

    Loin d’être un phénomène marginal, la fraude fiscale a de graves répercussions sur les finances de la France. Selon les estimations de Solidaires finances publiques, ce sont entre 60 et 80 milliards d’euros qui échapperaient tous les ans à l’impôt, soit un montant supérieur au budget de l’Education Nationale. Au niveau européen ce chiffre représenterait 1000 milliards d’euros. Autant d’argent qui pourrait être réinvesti chaque année au service de l’intérêt général et ne profiterait pas aux marchés financiers. Il y a aussi la fraude aux cotisations sociales des entreprises, notamment par le travail au noir, estimé à plus de 10 Mds€ /an ! Bien loin de ce que la droite et l’extrême droite veulent nous faire croire avec la fraude aux allocations, estimée à moins de 2Mds€/an.

    Pour certains, le phénomène de fraude va plus loin avec la logique perpétuelle d’optimisation, véritable système organisé d’échappement légalisé à l’impôt : l’avocat fiscaliste Olivier Riffaud considère même la France comme un véritable « paradis fiscal » ! Le droit fiscal permet des allégements très conséquents passé un seuil de niveau de patrimoine et de revenus. C’est sans doute la raison pour laquelle moins d’une personne sur 1000 assujettie à l’ISF quitte la France chaque année… Dans un système fiscal opaque et anti-redistributif, il est grand temps de revenir sur toutes exemptions profitant à l’accumulation et la transmission des hauts patrimoines. La France est bien le paradis des conseillers fiscaux !

    - Dans la suite de Sarkozy, pas de moyens pour lutter contre la fraude

    Hollande a beaucoup promis en matière fiscale. Mais le projet de loi présenté au parlement est très en deçà du nécessaire. On y trouve quelques mesures utiles comme la création du délit de fraude discale en bande organisée, la faculté de saisir des sommes liées à un contrat d’assurance vie et celle d’utiliser des documents ou informations dont la source est illicite. Mais l’essentiel n’y est pas ! Bercy va conserver le monopole de dépôt des plaintes pour fraude fiscale. Or, en 2011 sur 55 000 infractions fiscales constatées, seules 1000 plaintes pour fraude fiscale ont été déposées. Rien n’est évoqué non plus dans ce projet de loi concernant l’instauration d’obligations comptables et financières qui favorisent la transparence notamment pour les prix de transfert, c’est-à-dire les opérations comptables opaques entre pays que pratiquent les grandes multinationales. Manquent aussi à l’appel les déclarations des impôts payés dans les pays étrangers et particulièrement dans les paradis fiscaux ! Ainsi, c’est plus de 80Mds€ d’avoirs français en Suisse qui sont non déclarés.

    Dans l’ensemble le projet a surtout un effet « tape à l’œil » : il n’y a aucun moyen humain pour mener à bien les investigations alors que c’est le cœur du combat contre la fraude. La BNRDF (Brigade Nationale de Répression de la Délinquance Fiscale) ne compte que 22 membres pour investiguer sur tout le territoire, on peut certes doubler ses effectifs comme le prévoit le texte, mais on reste très loin du compte. Depuis 2002, ce sont plus de 25 000 postes qui ont été supprimés dans l’administration fiscale et 2 100 en pour l’année 2013… Hollande valide la casse de Sarkozy !



    - Des annonces internationales dans le vide

    Aujourd’hui la lutte contre l’évasion fiscale est devenue le symbole de l’impuissance des gouvernements. Rappelons Sarkozy qui annonçait en clôture du G20 de 2009, la « fin des paradis fiscaux », nous en sommes toujours bien loin !

    De son côté, le G8 met aujourd’hui en débat la transmission automatique d’information en matière fiscale et bancaire. Mais faute d’avoir su imposer un accord international contraignant, rien ne sera fait tant que subsistent des paradis fiscaux. Au sein même de l’Union Européenne, le Luxembourg et l’Autriche continuent de défendre leur pré carré, au même titre que la Suisse, Andorre, San Marin ou Monaco hors UE. Avec la Suisse, l’Andorre et le Luxembourg, la France a parmi ses voisins frontaliers trois paradis les plus avantageux du monde. Alors qu’il suffirait par exemple que les États exigent la transmission des informations que détiennent les banques en menaçant de retirer leur licence bancaire, François Hollande refuse de mener le rapport de force et laisse les banques décider contre les Français : son partenaire, c’est la finance !

    - Lutter contre la fraude fiscale, nous on peut !

    Il faut d’abord lutter contre les paradis fiscaux en y interdisant d’exercer le métier de banquier sur le territoire national aux établissements qui y ont des filiales. Il faut retirer la licence bancaire aux banques étrangères qui ne transmettent pas leurs données sur les entreprises ou les particuliers ayant des comptes à l’étranger. Enfin, arrêter l’hypocrisie et mener le rapport de force au sein de l’UE en menaçant d’inscrire le Luxembourg ou l’Autriche sur la liste noire des paradis fiscaux afin qu’ils coopèrent.

    La fraude fiscale doit être punie comme un délit majeur avec une peine pour "blanchiment d’activité illicite" entraînant des interdictions d’exercice des professions libérales, fermeture de l’accès à la commande publique pour les entreprises, voire suspension de cotation pour les entreprises cotées.

    Enfin comme aux États-Unis, il faut soumettre à la taxation différentielle les français résidant à l’étranger afin qu’ils paient la différence entre l’impôt réglé dans le pays de résidence et celui dont ils auraient à s’acquitter en France.

     

     

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  • Rassemblement unitaire antifasciste

    Samedi 22 juin à Périgueux, 11h

    Arbre de la Liberté

     

    Texte de l’appel national

     

    C.meric  Le fascisme tue. Ensemble, combattons le !Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreusesagressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiquesnauséabondes.

    Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

    Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont étél’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène.

    Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui,l’histoire en témoigne, conduisent au pire.

    L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel.Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers desmilitant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

    Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises…

    Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il fautre construire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

    Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

    Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !



    Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sontdifférentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose.Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

    Premiers signataires (au 13 juin) :AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGENCFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

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  • Communiqué du Front de Gauche Dordogne

     

    Les organisations du Front de Gauche réunies vendredi 14 juin 2013 en comité de liaison départemental, mesurent l'ampleur des licenciements purement boursiers dont sont victimes les travailleurs et travailleuses du site de Condat.

    Elles condamnent unanimement la conclusion du 13 juin consécutive à la consultation des représentants du personnel des Papeteries de Condat : suppression de 139 postes sur les 144 initialement prévus, soit un chiffre dérisoire de 5 postes « sauvés ».

    Elles condamnent unanimement la méthodologie utilisée par la direction en matière d'expertise :

    entrave du rôle et des prérogatives du Comité d’Entreprise, Lecta valide et fait réaliser une étude papetière par le Centre Technique du Papier de Grenoble, sur trois jours, uniquement sur la ligne 6 avec des paramètres plus que discutables (machine et coucheuses à l'arrêt), elle n'a proposé aucune vision d'ensemble en se focalisant sur la seule ligne 6.

    De plus, la direction s’est empressée de démonter toute l’argumentation et le travail du CTP de Grenoble en tentant de démontrer aux élus du CE que les propositions de réaliser de nouveaux produits sur la ligne 6 n’étaient soit pas réalisables, soit trop coûteux à fabriquer, soit nécessitant des investissements.

    Par ailleurs, l'investissement de 18 millions d’€ sur la chaudière biomasse, qui serait financé à hauteur de 50% par l’ADEME, c'est-à-dire par de l’argent public, ne saurait masquer l'absence de véritable projet industriel global .

    Le fait que le PSE ne soit pas stoppé, l'aveu d'impuissance du représentant de l'état, l'annonce hâtive de procédures de licenciement dès juillet 2013, sont autant de faits, hélas prévisibles, que nous dénonçons et condamnons fermement comme étant un signe de plus d'une attaque généralisée contre les salariés et salariées en France.

    Le Front de Gauche Dordogne assure les travailleurs et travailleuses de Condat et leurs familles de son soutien inconditionnel et engage tous les élus, tous les citoyens à ne pas accepter ce qui n'a rien d'inéluctable.

    Condat est un site industriel capital pour la Dordogne qui plus est en bonne santé !

    Les licenciements boursiers ne sont pas acceptables, ni en Dordogne, ni ailleurs et ne peuvent être entérinés ni justifiés par des élus dignes de ce nom, comme par les citoyens.

    Front de Gauche 24 : PCF, PG, FASE, GA, GU

     

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  • Encore un article de Médiapart qui, au travers du cas de la Grèce, fait une excellente synthèse de la politique à l'oeuvre en Europe, de ses ressorts comme de ses enjeux.

    C'est ainsi que le laboratoire grec de l'Union européenne donne un nouveau crédit à "la stratégie du choc".

      

    C’est une descente aux enfers. Elle ne concerne pas que la Grèce mais l’ensemble de l’Union européenne, ce qu’il était convenu de désigner comme « le plus grand espace démocratique » au monde. Le lock-out sauvage de l’ensemble de l’audiovisuel public grec et de ses 2 700 salariés n’est pas qu’un nouvel épisode spectaculaire de l’interminable crise grecque. Il vient souligner combien, depuis 2009, le déroulement implacable des politiques d’austérité détruit jusqu’aux fondements mêmes de nos sociétés démocratiques.

    Car même en s’abritant derrière les particularités du contexte politique grec, en prenant note du coup de poker tenté par le premier ministre conservateur Samaras, la décision de fermer toutes les radios et chaînes de télévision publiques vient piétiner l’ensemble des lois, réglementations et recommandations européennes. Cela ne rend que plus scandaleuse la réaction de la commission européenne, ce mercredi.

    Devant le siège de la radiotélévision publique grecque ERT, à Athènes.Devant le siège de la radiotélévision publique grecque ERT, à Athènes.© (Reuters)

    Plutôt que de s’indigner de ce coup de force sans précédent dans l’histoire de l’Union européenne, la commission a dit « prendre note », dans un communiqué de douze lignes (il est à lire ici). Elle a certes rappelé le rôle indispensable d’un service public audiovisuel dans une démocratie, mais pour mieux souligner la nécessité « d’efforts pour améliorer l’efficacité » des services publics grecs. Et de préciser qu’elle ne peut interférer dans la manière de « gérer » ces services. En un bref communiqué, la commission validait ainsi les embryons d’explications donnés par un porte-parole du gouvernement grec qui justifiait la fermeture d’ERT par la nécessité d’en finir avec « la bureaucratie, le gaspillage, l’inefficacité »

    La commission aurait mieux fait de s’indigner de la procédure d’exception mise en place : un simple décret ministériel signé par seulement deux ministres, le refus de deux autres ministres concernés, pas de délibération en conseil des ministres et ne parlons pas du Parlement tenu à l’écart ni des salariés et syndicats ignorés… La commission aurait surtout dû rappeler combien depuis plus de vingt ans, l’existence d’un service public audiovisuel fort et indépendant des gouvernements est un des critères majeurs d’appartenance à l’Union européenne. Il a d'ailleurs été au cœur de plusieurs négociations d'adhésion de pays d'Europe centrale...

    Un texte, déjà vieux de seize ans, a permis de l’inscrire dans les traités de l’Union : il s’agit du Protocole sur l’audiovisuel public annexé au traité européen d’Amsterdam de 1997.

    Dans ce protocole, qui reprend des éléments de la convention européenne des droits de l’homme et plusieurs recommandations du Conseil de l’Europe, il est très explicitement écrit : « Le système de l’audiovisuel public dans les États membres est directement lié aux besoins démocratiques, sociaux et culturels de toute société et au besoin de préserver le pluralisme des médias. » La phrase peut sonner comme une évidence. Elle ne l’est pas tant elle fait de l’existence d’un audiovisuel public un critère déterminant de la “santé” démocratique d’un pays et une garantie de la liberté de l'information.

    C’est dire combien la réaction de la commission, officiellement gardienne des traités, apparaît comme une honteuse abdication face aux processus à l’œuvre en Grèce. Pire, la commission apparaît une fois de plus comme le soutien zélé d'un processus de délitement démocratique d'une Union européenne renversée par la crise financière de 2008, puis par les marchés financiers et aujourd'hui mise à genoux par les versions successives de l'austérité mise en place par la Troïka.

    Délitement démocratique

    Dès novembre 2011, nous avions pointé « l'effacement démocratique » de cette Europe, lorsque furent imposés à la Grèce, par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, un changement de gouvernement, un nouveau plan d'austérité, et lorsqu'il fut refusé aux Grecs de se prononcer par référendum sur les politiques exigées par Berlin, Paris et Bruxelles. C'est aussi en court-circuitant tout processus électoral que Silvio Berlusconi fut congédié fin 2011, remplacé par l'« expert » Mario Monti, devenu l'artisan des plans de restructuration à la hache de l'Italie avant de connaître une déroute électorale lors des dernières législatives, quand il n'était plus possible de repousser les élections. C'est enfin en accompagnant la défaite, certes prévisible, des socialistes en Espagne que les principaux acteurs européens ont pu immédiatement mettre sous pression le nouveau gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.

    Les désastreuses conséquences sociales de cette Europe perdue par les idéologues de l'austérité sont largement connues. L'échec est là, destructeur, qui laisse par exemple 60 % des jeunes au chômage en Grèce (le taux national est de 27 %). Le FMI esquisse une légère autocritique (lire ici l'article de Martine Orange), pointe les erreurs et aveuglements des politiques européennes, prône quelques ajustements. Mais de changement de cap, pas question.

    Militants d'Aube dorée. Les agressions racistes ont fortement augmenté depuis un an.Militants d'Aube dorée. Les agressions racistes ont fortement augmenté depuis un an.© (dr)

    Moins souligné est cet effondrement progressif, depuis cinq ans, de l'ensemble des droits sociaux et politiques des citoyens européens. Les gouvernants européens ont créé un monstre, la Grèce, où sur fond de déni démocratique, un parti néonazi (l'Aube dorée, qui s'est d'ailleurs félicité de la fermeture de l'audiovisuel public à Athènes) campe désormais au cœur du paysage politique (lire ici l'article d'Amélie Poinsot). Mais ce monstre est aussi un laboratoire de cette nouvelle Europe que veulent forger les marchés et les artisans des politiques néolibérales.

    Le démantèlement de la protection sociale, les privatisations, les purges budgétaires, la découpe de la fonction publique, la précarisation du salariat : tous ces chantiers, qui mettent depuis des mois la Grèce à feu et à sang, sont également ouverts en Italie, au Portugal, en Espagne, en Belgique. Et ils le sont également en France par le gouvernement socialiste de François Hollande (il faut aussi retenir de son hommage à Pierre Mauroy, mardi, sa défense de la « rigueur »).

    Lundi, Jean-Claude Juncker, qui fut durant huit ans l'inamovible président de l'Eurogroupe et à ce titre un des premiers responsables de la destruction imposée à la Grèce, s'est autorisé quelques conseils lors d'un voyage à Athènes. Qu'il dirige le Luxembourg, qui demeure l'un des principaux paradis fiscaux au cœur de l'Europe, ne l'empêche nullement de disserter : « Nous avons commis des erreurs, mais qui n'en n'aurait pas commis... L'essentiel, c'est que nous ayons réussi à éviter que la Grèce sorte de la zone euro. » Le Luxembourgeois a, au passage reconnu, que les purges imposées à Athènes en échange de prêts « n'avaient pas coûté un centime aux États européens », ajoutant même : « La BCE a réalisé des bénéfices » ! Oubliant tout de même de préciser que les États et la BCE se retrouvent aujourd'hui à porter les créances dont ont pu se débarrasser les grandes banques...

    Au même moment, les experts de la Troïka (FMI, banque centrale européenne et commission européenne) se réinstallaient à Athènes pour vérifier que les politiques européennes étaient bel et bien mises en œuvre. Au centre des désaccords : les licenciements de 4 000 fonctionnaires (dont les salaires ont déjà été diminués de 45 %), dont 2 000 d'ici la fin du mois. Pas assez rapide, a fait savoir la Troïka : le lock-out de l'audiovisuel public permettra de combler le retard...

    Stratégie du choc

    Un « état d'exception » s'est imposé en Europe, autorisant des gouvernants ou des États à prendre des décisions en dehors de toute légitimité démocratique, écrit Ulrich Beck dans son récent essai Non à l'Europe allemande (lire à ce sujet l'article de Ludovic Lamant). Avec le recul, un autre essai prend une résonance particulière : il s'agit de La Stratégie du choc, de Naomi Klein, publié en 2007.

    Dans cet essai qui fit polémique (lire ici l'article de Jade Lindgaard), l'auteure livrait « l'histoire secrète du marché dérégulé ». Forgeant le concept de « capitalisme du désastre », la journaliste canadienne assurait que le capitalisme prospère de préférence dans les contextes les plus tourmentés. Rien de mieux qu'une bonne crise pour faire fructifier ses intérêts ! Jusqu'à parfois encourager acteurs économiques et politiques à susciter ces « désastres »... La thèse fut vivement contestée, comme démagogique voire complotiste, même si plusieurs économistes saluèrent ce travail.

    Appliquée à l'Europe de Merkel et Barroso, cette stratégie du choc reprend quelques couleurs. Car la Grèce est là, dans son démantèlement et ses malheurs, pour dire combien la furieuse obstination des responsables européens est en train d'entraîner par le fond l'ensemble du projet européen.

    Lien vers l'article original

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  • Changer de cap en France et en Europe Dimanche 16 juin

     
    Samedi 15 Juin 2013

    Assises_16-juin-2013

    Halle Marcel Dufriche - Palais des congrès Paris Est Montreuil
    128 Rue de Paris
    93100 Montreuil
    Métro Robespierre (9)

     

    Matinée de 9h30 à 12h30 - Tables rondes

    • Quelles ruptures démocratiques, quelle République ? - Jean Pierre Dubois (militant droits de l’homme), Raquel Garrido (PG/FdG), Lucien Jallamion (République et socialisme/FdG), Yvan Lemaitre (NPA), Myriam Martin (GA/FdG), Laurent Mirmont (Gauche Avenir), Edwy Plenel (journaliste)
    • Comment s’émanciper des marchés financiers ? - Frédéric Boccara (PCF/FdG), Thomas Coutrot (ATTAC), Denis Durand (syndicaliste CGT), Guillaume Etievent (PG/FdG), Jérôme Gleize (EELV), Bernard Tepper (Convergence des services publics)
    • Retraites : vivre plus longtemps, faut-il travailler plus longtemps ? - Jean Claude Chailley (Résistance Sociale), Karima Delli (EELV), Sandra Demarcq (NPA), Jean Luc Gibelin PCF/FdG), Denis Renard (Syndicaliste CGT), Christiane Marty ( Copernic), Stéphane Tassel (FSU), Denis Turbet Delof (Solidaires)
    • Quels nouveaux droits pour une véritable égalité ? - Eliane Assassi (PCF/FdG), Marine Bouvet (GU/FdG), Florent Guegen (Responsable Associatif), Alain Korenblitt (Amnisty International France), Elise Lowy (EELV), Patricia Téjas (syndicaliste CGT), Samuel Thomas (La maison des potes)
    • Emploi, travail, chômage, précarité : quelle ambition de changement ? - Michel Husson (Copernic), Pascal Joly (syndicaliste CGT), Catherine Lebrun (Solidaires), Pierre Edouard Magnan (MNCP), Jean Claude Mamet (Convergence et Alternative/ FdG), délégation des salariés d’entreprises et de secteurs en lutte sur les questions d’emploi Virgin, Sanofi, Arcelor, Thalès, Fralib, Air France…
    • Transition écologique - industrie : même combat ? - Mathieu Agostini (PG/FdG), Didier Aubé (Solidaires), Jean-Claude Coqueret (les Alternatifs/FdG), Caroline Gaudard (CCFD), Alain Obadia (PCF/FdG), Jean Philippe Milésy (Rencontres sociales), Lucile Schmid (Gauche Avenir)
    • Réchauffement climatique : du local au global quelle alternative ? - Maxime Combes (ATTAC), Damien Joliton (GA/ FdG), Roland Mérieux (Les alternatifs/ FdG), Christian Grisollet (collectif Notre-Dame-des-Landes)
    • Marché transatlantique - Eric Coquerel (PG/FdG), Anna Ferreira (Gauche Avenir), Yannick Jadot (EELV), Claude Michel (GU/ FdG), Jacques Nikonoff (M’Pep), Aurélie Trouvé (ATTAC), Marie Christine Vergiat (FdG)

    Après-midi de 13h30 à 16h30 -Séance plénière -

    Quelle politique alternative à l’austérité pour la France et l’Europe ? Comment on change de cap ?

    • Premier moment (13h30 - 15h00) -Noël Daucé (FSU), Christophe Delecourt (Syndicaliste CGT), Pierre Khalfa (Copernic), Christian Picquet (GU/FdG), Stéphanie Treillet (Convergence et Alternative/FdG), Christine Poupin (NPA) Modérateur Denis Sieffert
    • Deuxième moment (15h00 - 16h30) - Clémentine Autain ( FASE/FdG), Geneviève Azam (ATTAC), Annick Coupé (Solidaire), Pascal Durand (EELV), Pierre Laurent ( PCF/FdG), Marie Noëlle Lienemann (Gauche Avenir), Jean Luc Mélenchon (PG/FdG) Modérateur Maurice Ulrich

    - See more at: http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/16-juin-assises-changer-cap-en-france-en-europe-dimanche-16-juin-23711#sthash.CBzahW1c.dpuf

     

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